Cette réunion du Comité de haut niveau sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle s'est tenue dans un contexte marqué par la baisse des productions vivrières chiffrée à plus de 13% par rapport à la campagne écoulée, corrollaire de la crise sécuritaire avec la persistance des foyers de tensions dans la sous-région, ainsi que de la crise sanitaire du Covid-19. A cela s’ajoute la crise ukrainienne, source de lourdes menaces sur la disponibilité des céréales et des intrants agricoles importés. La commission de l’UEMOA a donc opté pour une transformation durable du secteur agricole afin d’inverser les tendances lourdes à l’origine, notamment la faible performance des systèmes agricoles et alimentaires des Etats membres.
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«Notre objectif est de créer les conditions d’une transformation durable du secteur agricole lui permettant d’assurer souverainement la sécurité alimentaire et nutritionnelle, ainsi que des revenus équitables à nos populations. Pour cela, nous allons activer trois leviers. D’abord, la promotion d’une agriculture durable pour soutenir la réalisation des objectifs de développement durable relatifs à la pauvreté, à la faim zéro, à la croissance durable et à la création d’emplois. Ensuite, le renforcement de la sécurité alimentaire et nutritionnelle et la construction de chaînes de valeur agricoles compétitives. Et enfin, le renforcement de la résilience des populations face aux aléas et au changement climatique», a déclaré Abdoulaye Diop, président de la commission de l'UEMOA.
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Les informations récentes issues du Réseau de prévention des crises alimentaires ont révélé une population en insécurité alimentaire évaluée à 12,5 millions de personnes pour la période de soudure qui démarre. Un nombre qui s'élevait à 8 millions en 2021 et à seulement 2 millions en 2014. Pour le Niger, qui assure la présidence du Comité, les orientations et décisions doivent cibler la chaîne des causes responsables, aussi bien profondes que conjoncturelles. «Il s’agira pour ces orientations de faire en sorte de réaliser les objectifs dans les plus brefs délais à travers des actions structurantes permettant de mettre définitivement à l’abri de la faim et de la pauvreté les populations rurales et d'accélérer la transformation de l’agriculture de la région», a souligné Alambedji Abba Issa, ministre de l’Agriculture du Niger.
Les conclusions des travaux ont été présentées au président du Comité de haut niveau sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle, Mohamed Bazoum, président de la République du Niger.