En chiffres, les effets dévastateurs du Covid-19 sur l'emploi des jeunes en Afrique

Le taux de chômage des jeunes devrait s’établir à 12,7% en Afrique en 2022, selon l'Organisation internationale du travail.

Le taux de chômage des jeunes devrait s’établir à 12,7% en Afrique en 2022, selon l'Organisation internationale du travail.. DR

Le 12/08/2022 à 11h41, mis à jour le 12/08/2022 à 12h04

Selon le nouveau rapport de l'Organisation internationale du travail (OIT), publié jeudi, le taux de chômage des jeunes en Afrique devrait s’établir à 12,7% en Afrique en 2022. Mais ce taux masque une autre réalité plus alarmante.

La pandémie de Covid-19 a eu des effets dévastateurs sur le marché de l’emploi dans le monde en général, et en Afrique en particulier. Selon le nouveau rapport de l’Organisation internationale du travail (OIT), dévoilé à l'occasion de la Journée mondiale de la jeunesse (12 août, le taux de chômage des jeunes devrait s’établir à 12,7% en Afrique en 2022. 

Mais ce taux, pourtant le deuxième le plus bas dans le monde, devancé par celui de l’Amérique du Nord (8,3%), masque une autre réalité alarmante. En effet, selon l’agence onusienne, «plus d’un jeune sur cinq en Afrique n’était pas en emploi, en éducation ou en formation (NEET) en 2020» et «la tendance s’est détériorée» depuis.

Au niveau des autres régions, en Europe et en Asie centrale, le taux de chômage des jeunes devrait être de 16,4% cette année, «mais les chocs réels et potentiels de la guerre en Ukraine risquent fort d’affecter les résultats», prévient l’OIT. En Asie et dans le Pacifique, ce taux devrait atteindre 14,9%, contre 20,5% en Amérique latine et 24,8% dans les Etats arabes. Au total, le taux de chômage mondial des jeunes devrait atteindre 14,9% en 2022, résume le rapport.

73 millions de jeunes chômeurs en 2022

Quant au nombre total de jeunes chômeurs dans le monde, il devrait atteindre 73 millions en 2022, selon le rapport de l’OIT. Cela représente une baisse de 2 millions par rapport à 2021, ce qui est une légère amélioration, mais reste supérieur de 6 millions au niveau de 2019, avant la pandémie, souligne-t-on. Il faut également noter qu’entre 2019 et 2020, les jeunes de 15 à 24 ans ont connu un pourcentage de perte d’emploi bien plus élevé que le reste du marché du travail, avec une part de 23,3% en 2020, un niveau jamais atteint depuis au moins 15 ans, remarque l’OIT.

Parmi les jeunes sans emploi, la gent féminine est moins bien lotie que sa variante masculine: 27,4% des jeunes femmes devraient travailler en 2022, contre 40,3% des jeunes hommes, souligne le rapport, faisant observer que «d’une manière générale, l’écart entre les sexes a montré peu de signes de réduction au cours des deux dernières décennies».

Pour atténuer le chômage des jeunes, l’OIT appelle à investir dans les économies verte et bleue, ce qui permettrait de créer «8,4 millions d’emplois supplémentaires pour les jeunes (...) d’ici à 2030». Les investissements dans les secteurs des soins sont également encouragés car ils pourraient générer de 17,9 millions d’emplois supplémentaires pour les jeunes d’ici à 2030, tandis que 6,4 millions de nouveaux emplois pourraient naître avec la réalisation de la couverture universelle en haut débit d’ici 2030.

Quoi qu'il en soit, l'implication des pouvoirs publics est cruciale, comme l'a souligné Martha Newton, directrice générale adjointe de l’OIT pour les politiques: «Ce dont les jeunes ont le plus besoin, c’est de marchés du travail qui fonctionnent bien, avec des opportunités d’emplois décents pour ceux qui participent déjà au marché du travail, ainsi que des opportunités d’éducation et de formation de qualité pour ceux qui doivent encore y entrer.»

Par Mohamed Koné
Le 12/08/2022 à 11h41, mis à jour le 12/08/2022 à 12h04