L’Afrique est clairement impactée par le changement climatique. Pire, bien qu'il soit le continent qui pollue le moins, avec moins de 3% des émissions de CO2 du monde, les pays africains figurent parmi les plus touchés par les effets du changement climatique, comme en atteste les successions d’inondations, de sécheresses, de cyclones, de dégradation et d’érosion des sols…
Ainsi, à l’instar des pays développés, grands pollueurs, l’Afrique aussi est appelée à répondre à l’urgence climatique. Seulement, cela à un coût... très élevé.
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Selon une nouvelle étude du Climate Policy Initiative, publiée le 21 septembre 2022, le continent a besoin de 277 milliards de dollars de financement par an pour atteindre les objectifs climatiques de 2030. Un montant colossal alors que les pays africain n'arrivent à attirer qu'à peine 10% de cette somme.
Ainsi, selon le rapport, «le total des flux annuels de financement climatique en Afrique pour 2020, nationaux et internationaux, n’était que de 30 milliards de dollars, soit seulement 11% des 277 milliards de dollars nécessaires chaque année». Et ce montant a bénéficié à seulement à une poignée d'Etats. Dix pays africains ont en effet drainé 50% de cette manne, dont l’Egypte, le Maroc, le Nigéria, le Kenya, l’Ethiopie et l’Afrique du Sud. C’est dire que le financement n’a presque touché que les pays les plus nantis du continent en termes de PIB.
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Or, ce sont tous les pays d'Afrique qui sont touchés par le changement climatique. C’est le cas notamment des pays de la Corne de l’Afrique et du Sahel qui subissent sécheresses et inondations et qui manquent cruellement de ressources financières.
Et en ce qui concerne l’affectation de la manne reçue, 49% du montant étaient destinés à l’atténuation des effets du changement climatique, soit un montant de 14,6 milliards de dollars. Pour ce qui est de l’adaptation, le continent n’a capté que 11,4 milliards de dollars, soit 39% du montant global. L’adaptation au changement climatique désignant les stratégies, initiatives et mesures visant à réduire la vulnérabilité des systèmes naturels et humains contre les effets du réchauffement climatique. Le reliquat étant constitué de financements concernant aussi bien l’atténuation que l’adaptation.
Cette situation s’explique surtout, selon le rapport, par la faiblesse des financements du secteur privé au niveau du continent africain. Seulement 4,2 milliards de dollars, soit 14% des financements, proviennent du secteur privé, contre 37% pour l’Asie du Sud, 39% pour l’Asie de l’Est et le Pacifique, et 49% pour l’Amérique latine et les Caraïbes.
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Face à cette situation, la multiplication des investissements dans les énergies renouvelables est recommandée. D’autant plus que l’Afrique est le continent qui renferme les plus importantes potentialités de développement des énergies renouvelables. Leur exploitation devrait ainsi réduire fortement les investissements dans les énergies fossiles.
Selon le rapport, «l’Afrique aura besoin d’environ 133 milliards de dollars par an en investissements dans les énergies propres pour atteindre ses objectifs énergétiques et climatiques entre 2026 et 2030 (AIE, 2022). Cependant, l’investissement annuel dans les énergies renouvelables -sans doute le secteur le plus attractif pour les investisseurs commerciaux- s’élève à seulement 9,4 milliards de dollars». Un gap est trop important.
Pourtant le potentiel en éolien, solaire, hydrogène vert et barrage hydroélectrique et géothermique est colossal.
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A titre d’illustration, au niveau hydroélectrique, la RDC et l’Ethiopie ont ensemble un potentiel de plus de 300 GW, soit deux fois ce dont le continent à besoin pour assurer son électrification sans recourir aux énergies fossiles. Quant au potentiel solaire, il est estimé à plus de 10 TW, soit 1.000.000 MW de puissance.
Malgré ces potentialités, l’Afrique affiche un taux d’électrification d’à peine 55%, contre une moyenne mondiale de 90%. C’est dire que les financements d’adaptation pourraient non seulement électrifier l’Afrique, mais également contribuer à répondre aux besoins énormes de l’Europe qui fait face aujourd’hui à la cherté et à la rareté du gaz. Il faudra pour cela apporter les financements nécessaires.
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Les faibles financements climatiques seront certainement un point central des négociations entre l’Afrique et les pays développés lors de la 27e Conférence des Nations Unies sur le climat (COP 27) qui se tiendra du 7 au 18 novembre 2022 à Charm el-Cheikh en Egypte.