Le financement de l’agriculture au Niger a été pendant de longues années un goulot d'étranglement dans le développement du secteur, qui contribue pourtant à 40% du PIB et représente le premier secteur pourvoyeur de revenus pour la population et l’Etat.
Dans le cadre de la mise en œuvre de la Stratégie nationale de sécurité alimentaire, nutritionnelle et de développement agricole durable, l'Etat a lancé plusieurs initiatives dans l’optique de redynamiser son secteur agricole. L’une d’elles a été de créer de structures de financement et d'accompagnement.
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«Le Niger a mis en place un Haut commissariat à l’initiative 3N (Les Nigériens nourrissent les Nigériens) qui contribue à la mise en œuvre de cette stratégie de sécurité alimentaire. C’est dans ce contexte que le fonds d'investissement pour la sécurité alimentaire a été créé. Il a trois facilités. La première est de faciliter l'accès aux crédits pour les petits producteurs, la seconde porte sur les investissements structurants comme la construction des marchés, etc., et la troisième intervient dans tout ce qui est appui et conseil», déclare Paraizo Moussa, secrétaire adjoint du Haut commissariat à l’initiative 3N.
Sur le terrain, comment fonctionnent ces facilités? Profitent-elles réellement aux agriculteurs et transformateurs? Quelles sont les conditions d’octroi de crédit? Quelles sont les difficultés rencontrées par les agriculteurs, producteurs et transformateurs? «Je produis sur fonds propres et par subvention de plusieurs partenaires. Le problème avec les banques est que si tu dépasses de deux jours le délai de versement, les intérêts vont augmenter. Du coup, entre transformatrices, nous organisons des tontines et c’est avec cet argent que j’assure mon fonds de roulement», détaille Hamidou Fati, transformatrice.
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Face à cette problématique du financement de l’agriculture, plusieurs structures de conseils et d'accompagnement ont vu le jour dans le pays. Elles servent aujourd'hui de trait d’union entre agriculteurs, producteurs et structures de financement.
«Notre objectif en tant que structure de conseil, de formation et d’accompagnement, c’est de pouvoir repenser le financement agricole en mettant un focus sur le financement des chaînes de valeur pour impacter les systèmes alimentaires. Tant qu’il n'y a pas un accompagnement de la chaîne de valeur de la production jusqu’à la commercialisation, on ne peut pas avoir un changement conséquent. Notre jeunesse est positionnée sur ce maillon et elle doit être accompagnée. C’est pourquoi nous invitons les acteurs du financement à étudier avec nous les voies et moyens pour aider les jeunes à émerger dans le secteur agricole», exhorte Zeinabou Hamani, coordinatrice d'Agrifocus.