Lors de la tenue du Conseil de cabinet présidé il y a quelques jours à Yaoundé par le Premier ministre, le ministre de la Communication, René Emmanuel Sadi, a exposé «la stratégie de développement d'une conscience nationale à travers les médias».
Pour le porte-parole du gouvernement, celle-ci consiste à assurer la diffusion et la promotion, par les médias, de contenus visant à amener les citoyens à connaître, aimer et défendre leur nation en toute circonstance. Le tout, en cultivant entre eux des liens de solidarité et un sentiment fort d'appartenance à une même nation, unie et indivisible.
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«Nous sommes dans un contexte où un certain nombre d'enjeux, dont l'unité nationale, la paix connaissent quelques difficultés. Tous les protagonistes doivent se mettre ensemble pour que ces acquis et ces valeurs reviennent sur l'ensemble du territoire national (…) la liberté ne peut pas se comprendre sans la responsabilité. Les organes de presse sont interpellés au premier chef parce qu'ils ont vocation à éduquer, former et informer les populations», a affirmé, à cette occasion, René Emmanuel Sadi.
Malgré les efforts de certains médias, le ministre a déploré le fait que d'autres organes nationaux, le plus souvent instrumentalisés, propagent des discours de haine, de tribalisme, d'appels à la sédition, à l'hostilité contre les institutions républicaines, etc.
Pour sa part, le Conseil national de la communication (CNC), organe de régulation des médias, a déjà, à plusieurs reprises, procédé à des rappels à l'ordre à l'endroit de journalistes et de plusieurs organes de presse.
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Cet appel du gouvernement s'inscrit dans un contexte sociopolitique où le pays fait face à la crise dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, et où certains partis politiques continuent de porter des revendications post-électorales, plus d'un an après le scrutin présidentiel d'octobre 2018.
Toutefois, parmi les entraves au développement d'une conscience nationale à travers les médias, il a évoqué, d'une part, l'insuffisance des ressources financières pour organiser des campagnes de communication de masse. Et, d'autre part, il y a l’absence de codification des règles d'exploitation des médias nationaux, dont les prescriptions n'intègrent pas explicitement cet impératif.
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A l'issue de ce Conseil de cabinet, le Premier ministre, Joseph Dion Ngute, a demandé au ministre de la Communication d’institutionnaliser la pratique des cahiers des charges dans les procédures d’exploitation des médias, et de produire et de diffuser des contenus garantissant la promotion d'une conscience nationale.