Kiosque Le360 Afrique. C’est décidément le chef d’Etat de tous les scandales, même s’il finit, d’une certaine manière, par avoir gain de cause devant la justice sud-africaine. Jacob Zuma a été auditionné durant 4h par la médiatrice de la République sud-africaine pour une affaire de corruption présumée. Hier, jeudi 6 octobre, Thuli Madonsela dont le mandat se termine dans une semaine, "a rencontré Zuma à Pretoria dans le cadre de son enquête sur l’implication supposée de la famille Gupta dans le limogeage et la nomination de ministres et de membres de conseils d’administration d’entreprises publiques", a indiqué son cabinet dans un communiqué. L'information est rapportée par une bonne partie de la presse internationale, notamment Bloomberg.
Les Gupta, une famille qui nomme et limoge
L’affaire empoisonne, la présidence sud-africaine depuis plusieurs mois. Les Gupta, membres d’une puissante famille d’origine indienne, sont soupçonnés d’influencer le sommet de l’Etat pour écarter des hommes qui ne leur sont pas favorables ou en faire nommer d’autres pour la raison inverse.
Leur intervention toucherait le chef de l’Etat lui-même, selon l’accusation des membres du parti de Jacob Zuma, l’African national congres (ANC). Les Gupta sont présents aussi bien dans l’immobilier que les mines, les technologies, mais également les médias.
Toujours selon les soupçons de la médiatrices, certains marchés publics auraient été attribués sous l’influence des Gupta, favorisant des entreprises dans lesquels ils ont des intérêts directs ou indirects.
Pour la famille Gupta, tout ceci n'est qu'un acharnement qui vise à la déposséder de leurs biens. Aux dernières nouvelles, les Gupta ont purement et simplement menacé de quitter le pays.
Il faut rappeler que les Indiens ont une très longue présence en Afrique du Sud, grâce à une migration qui a commencé dès le 19e siècle.
La future médiatrice n'en fera pas sa priorité
Mais selon les avocats de Zuma, la médiatrice ne leur a pas donné assez de temps pour préparer leur argumentaire de défense. Par conséquent, le président sud-africain a obtenu la possibilité de répondre par écrit à certaines questions, toujours selon le communiqué du cabinet de Zuma. Mais, cela fait une belle paire à Zuma, puisque la remplaçante de l’actuelle médiatrice, Busisiwe Mkhwebane, a affirmé qu’elle ne ferait pas de ces affaires sa priorité. Elle veut plutôt "s’occuper des personnes qui souffrent de l’absence des biens de base, celles sans eau chaude, sans électricité". Même si Busisiwe Mkhwebane est officiellement nommée par le président sud-africain, son choix a été mené par le parlement, dans un long processus que les observateurs jugent transparent.