Afrique du Sud: Nkosazana Dlamini-Zuma se défend de vouloir protéger son ex-mari Zuma

Le président sud-africain Jacob Zuma et Nkosazana Dlamini-Zuma, présidente sortante de la commission de l’Union africaine (UA).

Le président sud-africain Jacob Zuma et Nkosazana Dlamini-Zuma, présidente sortante de la commission de l’Union africaine (UA).. DR

Le 29/08/2017 à 15h02, mis à jour le 29/08/2017 à 15h04

Nkosazana Dlamini-Zuma, l'ex-épouse du président sud-africain Jacob Zuma, brigue la présidence du Congrès national africain (ANC), la porte ouverte pour la présidence de l'Afrique du Sud. Elle pourra ainsi jouer le rôle de protectrice de Jacob Zuma contre d'éventuelles poursuites judiciaires.

L'ex-épouse du président sud-africain Jacob Zuma, qui brigue sa succession à la tête du Congrès national africain (ANC) au pouvoir, a démenti mardi que sa candidature était motivée par la volonté de protéger l'actuel chef de l'Etat d'éventuelles poursuites judiciaires.

Ancienne présidente de la Commission de l'Union africaine (UA), Nkosazana Dlamini-Zuma fait partie des principaux prétendants à la direction du parti, qui doit élire son nouveau chef en décembre.

Son principal rival est l'actuel vice-président Cyril Ramaphosa.

En cas de victoire de l'ANC aux élections générales prévues en 2019, Mme Dlamini-Zuma, 68 ans, deviendrait chef de l'Etat à la place de son ancien mari, qui ne peut accomplir plus de deux mandats de cinq ans.

Interrogée par l'AFP en marge d'un discours à Johannesburg, la capitale économique du pays, elle a estimé "offensant" de suggérer que sa candidature visait à assurer une forme d'immunité à Jacob Zuma, mis en cause dans plusieurs scandales de corruption.

"Je ne vais pas être élue par Jacob Zuma", a-t-elle répondu, "si je suis élue, je le serais par les Sud-Africains et ils auront de bonnes raisons de le faire, c'est pourquoi je trouve ça offensant".

Un influent commentateur politique, Ranjeni Munusamy, a écrit cette semaine que Jacob Zuma soutenait la candidature de son ex-épouse "non pas parce qu'il est convaincu par ses qualités de dirigeante mais pour sa propre survie".

Mme Dlamini-Zuma n'a pas encore publiquement déclaré sa candidature à la tête de l'ANC mais fait ouvertement campagne depuis plusieurs semaines auprès des délégués du parti qui se prononceront à la fin de l'année.

Lors de son discours mardi, elle a plaidé pour la transformation "radicale" de l'économie, un thème cher à son ex-époux.

"La majorité de la population est privée de terres, l'économie stagne, se désindustrialise et est dominée par des monopoles détenus pour l'essentiel par des hommes blancs", a déploré l'ex-ministre, "le statu-quo est dangereux pour tout le monde".

Au pouvoir depuis la chute officielle de l'apartheid en 1994, l'ANC est affaibli par le ralentissement de l'économie sud-africaine et les divisions autour de la succession de Zuma.

Le parti de feu Nelson Mandela a essuyé un cinglant revers lors des élections locales de 2016, où il a dû céder à l'opposition le contrôle de plusieurs municipalités emblématiques comme Johannesburg et Pretoria.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 29/08/2017 à 15h02, mis à jour le 29/08/2017 à 15h04