Cameroun. Crise anglophone: des suspects interpellés pour le meurtre des gendarmes

Depuis un an, les violences secouent le Nord-Ouest et le Sud-Ouest du pays.

Depuis un an, les violences secouent le Nord-Ouest et le Sud-Ouest du pays.. DR

Le 14/11/2017 à 10h47, mis à jour le 14/11/2017 à 13h55

Six individus présumés coupables du meurtre d’un des gendarmes assassinés dans le nord-ouest du Cameroun ont été arrêtés par les forces de défense et de sécurité, alors qu'ils s'apprêtaient à quitter le pays. Les détails.

Le 6 novembre dernier, une dizaine d’individus armés de lance-pierres et de machettes ont tenté de prendre d’assaut le lycée technique de Jakiri dans la région du nord-ouest du Cameroun. Objectif, expulser les enseignants et les élèves de l’enceinte de l’établissement et mettre le feu aux différents bâtiments.

Alertées, les forces de défense et de sécurité ont coupé court à l’entreprise des assaillants. Mais l’un des gendarmes a été froidement abattu. Son corps, criblé de balles, a été retrouvé non loin du théâtre des opérations.

Le 7 novembre, une seconde attaque terroriste était perpétrée contre un poste de contrôle mixte police-gendarmerie dans la même région. Cette fois-ci, c’est un individu cagoulé qui a ouvert le feu, abattant un deuxième gendarme. Un troisième homme en bleu et un militaire seront également assassinés le jour suivant.

En représailles, des ratissages ont été organisés pour retrouver les assassins. «Dans leurs opérations, les forces de défense et de sécurité ont dû affronter la résistance d’individus suspects, qui refusaient d’obtempérer aux interpellations. Il s’en est suivi des échauffourées qui se sont soldées par la mort de deux personnes parmi lesdits suspects. Et cinq d'entre eux sont blessés. Les investigations menées ont permis de mettre la main sur six dangereux suspects, porteurs de munitions au moment de leur interpellation, alors qu’ils s’apprêtaient à franchir la frontière en direction d’un pays voisin», rapporte Issa Tchiroma Bakary, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement.

«Au cours de leur interrogatoire, les suspects ont avoué être les auteurs de l’attaque du lycée technique de Jakiri. Ils ont par ailleurs révélé le nom de leur complice qui a assassiné le gendarme-major», indique Issa Tchiroma Bakary.

«Au vu de cette situation, relève le porte-parole du gouvernement, nous sommes à présent tous d’accord pour dire, comme nous l’avons toujours affirmé et soutenu depuis le début des violences dans les deux régions dites anglophones, que notre pays fait bel et bien face à une entreprise terroriste, à un ennemi implacable de la République, mû par une violence aveugle et une folie meurtrière sans limites».

Alors qu’au commencement, il y a un an, il s’agissait de simples revendications corporatistes, «la vérité est là aujourd’hui: les sécessionnistes viennent de déclarer la guerre à la République. Car dès lors que l’on s’attaque aux institutions chargées d’assurer la protection de la population, on s’attaque aux fondamentaux de cette Nation». 

Par Elisabeth Kouagne (Abidjan, correspondance)
Le 14/11/2017 à 10h47, mis à jour le 14/11/2017 à 13h55