Des revendications corporatistes aux exigences politiques, les revendications dites anglophones au Cameroun semblent céder la place à un conflit armé. Enhardis, les sécessionnistes n’hésitent plus à s’attaquer aux militaires.
C’est ainsi que le 5 décembre 2017, les éléments des forces de défense du 22e bataillon d’infanterie motorisée de Nsanakang à Mamfe, dans la région du Sud-Ouest, ont repoussé une attaque dirigée contre le poste du bataillon, menée par une vingtaine d’assaillants lourdement armés, venus en pirogue motorisée.
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Quelques jours plus tard, dans la nuit du 7 au 8 décembre, cinq terroristes ont été abattus par les forces de défense qui ripostaient à une attaque menée par près de 200 assaillants, selon le ministre de la Communication, contre la caserne de la gendarmerie de Mamfe. Du côté des forces armées, on a enregistré un mort et une dizaine de blessés.
Par ailleurs, le gouvernement camerounais a annoncé des avancées dans l’enquête au sujet des assassinats commis contre des militaires. «Dans la journée du 7 novembre, les auteurs de l’assassinat du soldat Yaya Emmanuel qui avait été cruellement égorgé par une escouade de terroristes dans la nuit du 9 au 10 novembre, alors qu’il assurait la garde d’un pont reliant le Cameroun au Nigéria voisin à hauteur de la localité d’Akwem non loin de la ville Mamfe, ont été appréhendés, mis aux arrêts et leurs armes saisies», a annoncé le ministre Issa Tchiroma Bakary. De même, trois individus qui avaient tenté d’assassiner des gendarmes en service au poste de pesage de Bombé-Bakundu près de la ville de Kumba, ont été arrêtés.
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Pendant ce temps, le Nigeria voisin, où se replient certains assaillants, a affirmé être contre la partition du Cameroun. Muhammadu Buhari, le chef d’Etat nigérian, a dépêché son émissaire, le Haut-commissaire du Nigéria au Cameroun, Lawan Abba Gashagar, avec un message pour le chef d’Etat camerounais.
Selon les informations rapportées par la présidence, le diplomate nigérian a précisé que «l’Etat du Nigéria ne soutient d’aucune manière» les sécessionnistes. Il a souligné par ailleurs que le gouvernement nigérian est «favorable au retour rapide à la paix au Cameroun et la préservation de son intégrité territoriale».