Libye: 5 dignitaires proches de Kadhafi sortis de prison et placés en résidence surveillée

Abdallah al-Senoussi, Abou Zaid Dourda, tous deux chefs des renseignements extérieurs de l'ancien régime.. DR

Le 29/03/2018 à 12h49, mis à jour le 29/03/2018 à 15h40

Cinq anciens dignitaires libyens qui étaient détenus dans la prison d’al-Hadaba sont désormais en résidence surveillée à Tripoli, selon RFI. S'agit-il d'une étape préalable à leur libération? Certains éléments alimentent cette hypothèse.

Abdallah al-Senoussi, Abou Zaid Dourda, tous deux chefs des renseignements extérieurs de l'ancien régime, Abdallah Mansour, ancien chef des renseignements intérieurs, Al Baghdadi al-Mahmoudi, ancien Premier ministre et Saadi, troisième fils du colonel Kadhafi, ne sont plus en prison, mais en résidence surveillée, selon Radio France internationale (RFI).

Pour RFI, «ils sont regroupés depuis fin mai dernier dans un lieu secret. Une ville sous haute surveillance, dans laquelle leurs conditions de vie ont totalement changé». Toutefois, les familles des 5 dignitaires sont inquiètes, n’ayant pas de nouvelles de ces prisonniers depuis qu’ils ont quitté la prison d’al-Hadaba où ils sont restés plusieurs années, y subissant tortures et privations à la suite de l’attaque de cet établissement pénitentiaire en mai 2017.

Les autorités disent elles aussi ne pas savoir où ces dignitaires sont actuellement détenus, y compris le procureur général de Tripoli. Toutefois, certains pensent qu’ils sont sous la protection de Haitham al-Tajouri, un ancien officier de la police libyenne, devenu un émir de guerre à Tripoli et qui jouerait la carte de ces dignitaires kadhafistes pour se positionner dans l’échiquier libyen qui se redessine. N'oublions pas que l'on parle de plus en plus d’élections générales pour cette année. Des élections pour lesquelles Saïf al-Islam a d'ores et déjà annoncé sa candidature.

Du coup, on peut se demander si les cinq dignitaires de l’ancien régime ne vont pas connaître le même sort que Saïf al-Islam Kadhafi. «Avant d’être libéré en 2017, Saïf al-Islam Kadhafi fut placé pendant des mois dans une résidence surveillée. Il avait ensuite bénéficié de l’amnistie générale décrétée par le Parlement de Tobrouk situé à l’est du pays en 2015», rappelle RFI.

Une chose est sûre, pour les prochaines élections, il faudra compter sur les anciens pontes du régime Kadhafi et les tribus qui soutenaient l’ancien guide. D’où les tractations qui s’intensifient entre les partis politiques qui nouent des alliances pour pouvoir peser lors de cette échéance.

Par Karim Zeidane
Le 29/03/2018 à 12h49, mis à jour le 29/03/2018 à 15h40