Cameroun: leur prison attaquée, 163 détenus s’évadent en zone anglophone

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Le 30/07/2018 à 16h40, mis à jour le 30/07/2018 à 17h18

L’assaut donné par un «groupe d’assaillants» dans la nuit de samedi à dimanche derniers s’est soldé «par l'évasion de la majorité des 163 détenus» de la prison de Ndop, dans la région anglophone du Nord-Ouest, rapporte la télévision nationale.

Plus de 160 détenus de la prison centrale de Ndop, dans la région anglophone du Nord-Ouest, se sont évadés dans la nuit du samedi 28 au dimanche 29 juillet 2018 lors de l’attaque de leur pénitencier par un «groupe d’assaillants». Soit «la majorité des 163 détenus» de cet établissement carcéral, rapporte la télévision nationale.

Les assaillants, estimés à plus d’une «cinquante de personnes» qui «tiraient de partout», ont pu «défoncer les portes de la prison avant de mettre le feu à tous les bâtiments», a déclaré le préfet du département du Ngoketunjia, William Benoît Emvoutu Mbita.

Ce dernier souligne que les assaillants avaient apporté du carburant pour incendier la prison. Ils ont réussi leur coup puisqu’ils sont parvenus à incendier le bloc administratif et les cellules, permettant ainsi aux détenus de fondre dans la nature. «Nous avons immédiatement mobilisé les renforts constitués par des gendarmes et des militaires. Mais, profitant de l’obscurité, les détenus ont pu s’échapper», indique le préfet.

L’autorité administrative a lancé un appel au «retour volontaire», promettant que les détenus qui reviendront de leur plein gré seront transférés à la prison de Bamenda, capitale régionale du Nord-Ouest et épicentre de la contestation anglophone.

Aux dernières nouvelles, 15 détenus se sont volontairement rendus aux forces de l’ordre. Ils ont été «recasés dans les services de la police et de la gendarmerie» en attendant leur transfert, a déclaré le préfet ce lundi 30 juillet 2018, dans des propos rapportés par les médias publics. Des opérations de ratissage sont en cours pour débusquer les 148 autres détenus qui manquent encore à l’appel. Parmi eux se trouveraient des prisonniers identifiés comme des sécessionnistes, selon certaines sources.

Pour rappel, la crise anglophone qui a débuté en octobre 2016 s’est muée en guérilla armée. Depuis fin 2017, les combats entre les forces de de sécurité et de défense et les sécessionnistes se multiplient dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, les deux régions anglophones du pays.

Par Tricia Bell (Yaounde, correspondance)
Le 30/07/2018 à 16h40, mis à jour le 30/07/2018 à 17h18