Cameroun: l’Eglise appelle à voter pour le candidat pouvant mettre fin à la crise anglophone

Des rebelles des régions anglophones.

Des rebelles des régions anglophones.. DR

Le 30/08/2018 à 14h57, mis à jour le 30/08/2018 à 15h00

L’Eglise catholique continue à faire parler d’elle au Cameroun sur le terrain de la crise anglophone qui secoue les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest depuis octobre 2016. Elle vient de publier une lettre à l’intention du «peuple de Dieu qui est au Cameroun».

La Conférence épiscopale nationale du Cameroun (CENC) a récemment publié une lettre à l’intention du «peuple de Dieu qui est au Cameroun» et des acteurs politiques. Dans le document de cinq pages signé de son président, Monseigneur Samuel Kleda, archevêque métropolitain de Douala, l’Eglise catholique propose aux fidèles et aux populations quelques critères pour choisir leur candidat lors de l’élection présidentielle du 7 octobre 2018.

Entre autres, celui ou ceux dont les programmes politiques sont à même d’apporter des solutions «réelles» aux problèmes que connait le pays: la crise dans les régions anglophones, la corruption, la perte du sens du bien commun, les inégalités sociales, le chômage des jeunes, la lutte contre la secte terroriste Boko Haram, etc. «Nous invitons tous les chrétiens et tous les citoyens à ne pas se résigner et à ne pas céder aux préjugés selon lesquels les résultats sont déjà connus, mais à aller voter pour doter notre pays de dirigeants responsables et intègres», écrit notamment Mgr Samuel Kleda.

Pour accompagner comme à l’accoutumée le processus électoral dans le pays, l’Eglise catholique est dotée d’un organe, la Commission épiscopale «justice et paix». Celle-ci a pour rôle notamment l’observation «chrétienne» des élections. Au total, neuf candidats sont en lice pour briguer la magistrature suprême lors de l’élection présidentielle du 7 octobre prochain. Au regard des programmes politiques déjà diffusés, la majorité des postulants prône le dialogue, une meilleure redistribution des richesses et une évolution de la forme de l’Etat (décentralisation, Etat fédéral…) pour apaiser les tensions dans la crise anglophone.

Mais, comme la population, le clergé n’est pas non plus à l’abri des exactions en marge de la crise anglophone. En juillet dernier, deux prêtres catholiques ont été tués par des combattants sécessionnistes. Dans une tentative de médiation, le cardinal Christian Tumi et d’autres leaders religieux ont émis l’idée d’une Conférence générale anglophone. Une proposition qui n’a pas reçu l’assentiment de toutes les parties.

Par Tricia Bell (Yaounde, correspondance)
Le 30/08/2018 à 14h57, mis à jour le 30/08/2018 à 15h00