Cameroun. Présidentielle 2018: Akere Muna, «M. Propre»

Akere Muna, candidat à la présidentielle camerounaise de 2018.. DR

Le 06/10/2018 à 05h16, mis à jour le 06/10/2018 à 22h39

L'ancien bâtonnier de l'Ordre des avocats du Cameroun, réputé intègre après son œuvre dans la lutte contre la corruption et la promotion de la bonne gouvernance, a été investi pour le scrutin du 7 octobre prochain par le Front populaire pour le développement.

Le sourire toujours de mise, moustache grisaillant au vent, Akere Muna s'est attiré la sympathie du public, de par son style, depuis l'ouverture de la campagne électorale.

Au plus près du peuple, le candidat investi pour la présidentielle par le Front populaire pour le développement (FPD) privilégie le contact humain. On l'a ainsi vu notamment arpenter les rues de certaines localités, juché à l'arrière d'une mototaxi. Le plus simplement du monde.

Certains analystes politiques le comptent du reste parmi les principaux challengers du président Paul Biya à la présidentielle du 7 octobre prochain. Le candidat est issu d'une famille bien connue au Cameroun. Originaire de la région anglophone du Nord-Ouest, il est le fils de Solomon Tandeng Muna, l'ancien Premier ministre du Cameroun anglophone et l’un des acteurs de la réunification de février 1961.

Durant sa carrière professionnelle, Akere Muna s'est fait connaître dans la lutte contre la corruption et la promotion de la bonne gouvernance, notamment en tant que vice-président de l'ONG anti-corruption Transparency International, dont il lancera du reste la section camerounaise en 2000.

En 2012, il est devenu membre du Groupe de haut niveau sur les flux financiers illicites en provenance d'Afrique, organe créé par la Commission économique des Nations unies pour l'Afrique. Aussi, il n'est pas surprenant de constater qu'il est l'un des rares candidats au scrutin à avoir déclaré ses biens avant de se lancer dans la quête de la magistrature suprême.

Avocat de réputation internationale, Akere Muna a été bâtonnier de l'Ordre national des avocats du Cameroun et président de l'Union panafricaine des avocats, dont il est du reste l'un des membres fondateurs.

Cependant, sa candidature est quelque peu plombée par son ascendance. Une partie de l'opinion publique camerounaise estime ainsi qu'Akere est un «enfant du système» actuel dont bénéficierait la famille Muna. Sa sœur cadette, Ama Tutu Muna, a notamment été ministre des Arts et de la culture et est membre de la Commission nationale pour la promotion du bilinguisme et du multiculturalisme. Akere Muna est du reste en conflit avec ladite sœur au sujet de la gestion de l'héritage de leur père. Tout, sauf un hasard selon son entourage. En tant qu'avocat, Akere Muna a souvent représenté l'Etat du Cameroun à l'international.

Par Tricia Bell (Yaounde, correspondance)
Le 06/10/2018 à 05h16, mis à jour le 06/10/2018 à 22h39