Le Premier ministre Abiy Ahmed n’a cessé de montrer sa volonté d’arriver à faire la paix avec tous les pays voisins de l’Ethiopie, mais aussi d’en finir avec les conflits communautaires à l’intérieur de l’Ethiopie.
C’est dans ce cadre que depuis sa nomination il y a quelques mois, le Premier ministre a multiplié les bons gestes envers tous les pays voisins de l’Ethiopie. Et s’est même réconcilié avec son ennemi de longue date, l’Erythrée, après une guerre ayant fait des dizaines de milliers de morts et qui a causé 20 ans de rupture diplomatique.
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Mais Abiy Ahmed, qui a pris les rênes de l’Ethiopie le 27 mars 2018, alors qu’une contestation anti-gouvernementale durait depuis 2015, et avait été brutalement réprimée, est conscient que les conflits frontaliers et communautaires sont les véritables menaces au développement de l’Ethiopie et de la Corne de l’Afrique. Cette région n’a pas réellement connu de stabilité depuis plusieurs décennies: conflits Ethiopie-Erythrée, guerre civile au Soudan et en Somalie, etc.
Face à cette situation, et après avoir réconcilié son pays avec tous ses voisins, le Premier ministre éthiopien, qui a pourtant réduit son équipe gouvernementale de 28 à 20 ministres, s’est aussi doté d’un ministère de la Paix. Une première en Afrique et même dans le monde. Pour le moment, les prérogatives de ce nouveau ministère n’ont pas encore été détaillées.
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Selon un document officiel, ce nouveau ministère aura pour charge de «renforcer la paix et la sécurité dans le pays et s’efforcera de faire respecter la primauté du droit». Il faut die que l’Ethiopie, après avoir fait la paix avec tous ces voisins, doit relever à présent le défi de la paix à l'intérieur même du pays.
Avec plus de 100 millions d’habitants, l'Ethiopie, second pays le plus peuplé d’Afrique, derrière le Nigeria, est en effet confronté à des conflits communautaires récurrents qui menacent sa cohésion. Les Oromos, ethnie majoritaire à laquelle appartient le Premier ministre, mènent, avec les Amharas, la contestation contre la minorité des Tigréens. A cela, s’ajoutent des affrontements récurrents avec la minorité Somali.
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Mais cette quête de la paix si chère au Premier ministre ne fait pas l’unanimité et a d'ores et déjà créé un certain ressentiment parmi la minorité tigréenne, qui détient le pouvoir. D’ailleurs, Abiy Ahmed a déjà été victime d’une tentative d’attentat en juin dernier.
C'est dire que ce nouveau ministère a donc toute sa raison d'être, et sera sans nul doute sur plusieurs fronts pour accomplir sa mission de restauration de la paix...