Union africaine: les 3 priorités du nouveau président Abdel Fettah Al-Sissi

Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi.. DR

Le 11/02/2019 à 15h49, mis à jour le 11/02/2019 à 15h51

Le 32e sommet de l’Union africaine (UA) prend fin aujourd’hui à Addis-Abeba, en Ethiopie. Le raïs égyptien, Abdel Fattah Al-Sissi, qui a pris la tête de l’Union africaine, a annoncé ses priorités. Il travaillera avec son prédécesseur (Kagame) et le futur président, Cyril Ramaphosa (Afrique du Sud).

Paul Kagame a passé le relais au président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi qui aura la lourde tâche de poursuivre l’énorme travail abattu par le président rwandais dans la transformation de l’Union africaine (UA) et l’accélération de l’intégration du continent.

Un passage qui ne se fait pas sans certaines craintes. En effet, beaucoup d’observateurs redoutent que le président égyptien ne freine la marche à pas forcés initiée par Kagame pour réformer l’institution panafricaine et accélérer l’intégration du continent. A ce titre, le raïs égyptien, jugé plus tourné vers le Moyen-Orient que vers l’Afrique, a rappelé aux dirigeants africains qu’il s’inscrit dans la lignée de l’ancien raïs égyptien, Gamal Abdel Nasser, qui avait plaidé en 1963 pour un «grand marché unique africain».

Ainsi, il promet de poursuivre les chantiers de Kagame relatifs à «la réforme structurelle et financière de l’Union africaine». Après avoir trainé les pieds, le président égyptien a annoncé que son pays va soutenir le projet de la «Taxe Kagame» sur les importations, taxe qui devrait contribuer à l’indépendance financière de l’Union africaine.

A ce titre, les chantiers ouverts par Paul Kagame sont nombreux: la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA), la réforme de l’institution panafricaine, la «Taxe Kagame» pour assurer l’indépendance financière de l’Union africaine, le passeport unique africain, etc.

Face à ces défis, le président égyptien a annoncé ses priorités qui s’articulent autour de 3 axes: développer les infrastructures, accélérer l’entrée en vigueur de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA) et créer des emplois pour la jeunesse africaine.

Concernant la ZLECA, il est fort probable que ce marché unique africain soit lancé durant la présidence de l’Egyptien. En effet, alors qu’il faut 22 ratifications pour l’entrée en vigueur de cet accord, 19 pays l’avaient déjà ratifié lors du lancement des travaux du 32e sommet de l’Union africaine.

Pour mener à bien cette stratégie, Al-Sissi pourra s’appuyer sur un triumvirat composé de lui-même, son prédécesseur (Paul Kagame) et son futur remplaçant. Ce dernier a été désigné en la personne du président de l’Afrique du Sud, Cyril Ramaphosa, qui prendra les rênes de l’institution en 2020, s’il est confirmé au poste de président du pays arc-en-ciel lors des élections législatives de mai prochain.

Par Moussa Diop
Le 11/02/2019 à 15h49, mis à jour le 11/02/2019 à 15h51