Cameroun. Crise anglophone: la commission nationale des droits de l’homme appelle à un «cessez-le feu»

Violences dans les régions anglophones du Cameroun.

Violences dans les régions anglophones du Cameroun.. DR

Le 15/02/2019 à 09h50, mis à jour le 15/02/2019 à 10h19

Cette déclaration provient du président de cette structure, Chemuta Divine Banda, qui a par ailleurs demandé que les auteurs de l’incendie criminel de l’hôpital de district de Kumba, qui a fait quatre morts dans la région du Sud-Ouest, soient arrêtés et traduits en justice.

«Cette crise (anglophone, Ndlr) est trop meurtrière. Il faut un cessez-le feu!». Voici le cri lancé par le président de la Commission nationale des droits de l’homme et des libertés (CNDHL), Chemuta Divine Banda, lors d’un point de presse, le mardi 12 février dernier à Yaoundé, la capitale.

Une sortie qui intervient au lendemain de l’incendie criminel de l’hôpital de district de Kumba, dans la région du Sud-Ouest, qui a officiellement fait 4 morts et causé d’importants dégâts matériels.

Un incendie provoqué par «une horde de rebelles sécessionnistes évalués à près d’une vingtaine d’individus», selon le gouvernement.

La CNDHL «condamne fermement cette violation grave du droit humanitaire» et «souhaite vivement que l’enquête ouverte à la suite de ce crime contre l’humanité conduise à mettre rapidement la main sur les suspects qui doivent répondre de leurs actes terroristes de façon exemplaire».

La Commission regrette que «des mesures sécuritaires adéquates» n’aient pas été prises pour protéger l’hôpital de district de Kumba, un «lieu stratégique d’une importance primordiale pour la santé des populations» et «intercepter ces criminels qui ont fait de l’hôpital, la cible de leurs attaques terroristes».

Tout en présentant ses condoléances aux familles des victimes, l'instance appelle l’Etat à prendre d’ores et déjà «des mesures adéquates» pour garantir la sécurité des personnes et des biens, notamment dans les lieux de grande fréquentation.

La CNDHL est une institution nationale indépendante chargée de promouvoir et de protéger les droits de l’homme dans le pays.

A ce titre, elle se saisit de tous les cas d’allégations de violation de droits humains dénoncés ou non, et se prononce «objectivement» en vue de résorber ces violations, de faire punir les coupables et d’amener les pouvoirs publics à prendre le décisions adéquates.

Toutefois, elle est souvent accusée par l’opposition et la société civile de collusions avec le gouvernement.

Par Tricia Bell (Yaounde, correspondance)
Le 15/02/2019 à 09h50, mis à jour le 15/02/2019 à 10h19