Cameroun: les États-Unis clarifient leur rôle dans le «grand dialogue national»

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Le 02/10/2019 à 15h27, mis à jour le 03/10/2019 à 11h12

L'ambassade américaine au Cameroun a indiqué être un «observateur neutre du processus» de dialogue en cours, alors que des rumeurs désignaient Herman Cohen, haut responsable du département d’État américain à la retraite, comme le porte-parole des sécessionnistes de l’«Ambazonie».

Alors que le «grand dialogue national» prescrit par le président Paul Biya afin de trouver des solutions à la crise anglophone qui secoue le pays se déroule actuellement à Yaoundé, la capitale, les États-Unis ont tenu à apporter des clarifications sur leur participation à ces assises.

«L’ambassade des États-Unis a pris note aujourd’hui des informations parues dans la presse qui décrivent de manière erronée le rôle des États-Unis dans le dialogue national en cours. Les États-Unis sont des observateurs neutres du processus et, bien que nous ayons proposé de jouer un rôle dans l'identification d'une solution éventuelle, nous aurions eu besoin d'être sollicités par les deux parties avant d’assumer ce rôle», indique un communiqué de l'ambassade américaine au Cameroun, publié ce mardi 1er octobre 2019.

«Les États-Unis demeurent un partenaire et un ami engagé du Cameroun. Notre désir est que tous les Camerounais vivent en paix. L'ambassade exhorte toutes les parties impliquées dans le conflit dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest à renoncer à toute nouvelle violence et à engager un dialogue ouvert sans conditions préalables», ajoute l'adresse.

Par ailleurs, Herman Cohen, haut responsable du département d’État américain à la retraite, a démenti aujourd'hui la rumeur selon laquelle il aurait accepté de devenir le porte-parole de «l’Ambazonie», l’Etat que veulent créer les séparatistes dans la partie anglophone du pays et a regretté de ne pouvoir prendre part à ce dialogue.

«Il y a une fausse rumeur selon laquelle j'aurais accepté de devenir le porte-parole de "l’Ambazonie" (...) Je regrette de ne pouvoir participer à ces négociations. Je recommande vivement le mécanisme de médiation du gouvernement suisse», écrit l'intéressé sur son compte Twitter.

Les assises du «grand dialogue national» ont été ouvertes ce lundi 30 septembre par le Premier ministre, Joseph Dion Ngute.

Les échanges portent sur huit thématiques essentielles: le bilinguisme, la diversité culturelle et la cohésion sociale, le système éducatif, le système judiciaire, l'aide au retour des réfugiés et des personnes déplacées, la reconstruction et le développement des régions touchées par la crise, le désarmement, la démobilisation et la réintégration des ex-combattants issus des groupes armés, le rôle de la diaspora dans la crise et sa contribution au développement du pays, ainsi que la décentralisation et le développement local.

Par Patricia Ngo Ngouem (Yaounde, correspondance)
Le 02/10/2019 à 15h27, mis à jour le 03/10/2019 à 11h12