Guinée-Bissau: un pays, deux Premiers ministres à l'approche des élections

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Le 01/11/2019 à 10h36, mis à jour le 01/11/2019 à 10h38

Le président José Mario Vaz, candidat à sa propre succession, a nommé Faustino Imbali chef du gouvernement à la place d’Aristides Gomes, qui refuse de se soumettre.

Le président de la Guinée-Bissau, José Mario Vaz, a essuyé de nouveaux désaveux de la communauté internationale, mercredi 30 octobre, pour avoir démis le gouvernement censé préparer l’élection présidentielle du 24 novembre.

L’ONU et l’Union africaine (UA) ont affirmé leur attachement au processus fixé en juin par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) pour mettre fin à des mois de crise dans ce pays de moins de 2 millions d’habitants. La Cédéao chargeait le gouvernement, alors en cours de formation, de préparer la présidentielle et de diriger jusque-là les affaires du pays.

C’est ce gouvernement, dirigé par Aristides Gomes, que le président a congédié avec effet immédiat lundi soir. Le président a nommé Faustino Imbali nouveau chef de gouvernement, mais M. Gomes a refusé de se soumettre, la Guinée-Bissau se retrouvant de fait avec deux premiers ministres. Le mandat de M. Vaz lui-même a expiré en juin, mais la Cédéao a accepté qu’il reste à son poste jusqu’à la présidentielle. Il est candidat à sa propre succession.

« Inquiétude » de l’ONU

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, suit la situation « avec inquiétude », ont dit ses services. « Il appelle toutes les parties prenantes à se conformer aux décisions de la Cédéao » sur la gouvernance du pays jusqu’à la présidentielle. Les événements devaient être discutés mercredi soir lors d’une réunion à huis clos du Conseil de sécurité de l’ONU à New York.

L’UA a quant à elle, dans un communiqué, apporté son « soutien total » à la position exprimée mardi par la Cédéao. Cette dernière avait déclaré « illégal » le décret mettant fin au gouvernement Gomes, exprimé « tout son soutien » à ce dernier et brandi la menace de sanctions contre quiconque entraverait le processus menant au scrutin du 24 novembre.

La tenue de l’élection reste incertaine. La campagne doit s’ouvrir officiellement samedi. Le président Vaz a assuré mardi que la présidentielle aurait bien lieu le 24 novembre.

Depuis son indépendance conquise de haute lutte en 1974, l’ancienne colonie portugaise est allée de putsch en tentatives de coups d’Etat et d’un gouvernement à l’autre. La présidentielle est supposée maintenir le cap de la légalité constitutionnelle retrouvée avec l’élection de M. Vaz en 2014. Au-delà de l’enjeu démocratique, la communauté internationale s’inquiète du risque d’instabilité.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 01/11/2019 à 10h36, mis à jour le 01/11/2019 à 10h38