Cameroun: les élections législatives et municipales auront lieu le 9 février 2020

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Le 11/11/2019 à 17h19

Le président de la République a convoqué le corps électoral dimanche 10 novembre 2019, après deux prorogations consécutives du mandat des députés et des conseillers municipaux.

Après deux prorogations consécutives du mandat des députés et des conseillers municipaux, les élections législatives et municipales auront finalement lieu le 9 février 2020. «Le corps électoral est convoqué le dimanche 9 février 2020 à l’effet de procéder à l’élection des députés et des conseillers municipaux», indique un décret du président de la République, Paul Biya, signé ce dimanche 10 novembre 2019.

Selon la loi, les postulants ont 15 jours, après la convocation du corps électoral, pour déposer leur candidature auprès d’Elections Cameroon (ELECAM), l’organe en charge de l’organisation des élections dans le pays. Déjà, plusieurs partis politiques sont déjà dans les starting-blocks, prêts à aller à l’assaut de l’Assemblée nationale et des communes.

«L’Union des populations du Cameroun (UPC) prendra part aux élections législatives et municipales du 9 février 2020. Il faudra s’armer de courage pour barrer la voie à tous ceux qui seront tentés d’utiliser ces élections comme un prétexte pour déstabiliser le Cameroun», déclare Robert Bapooh Lipot, secrétaire général de l’UPC, parti historique de l’opposition, et député.

Du côté de l’Union nationale pour la démocratie et le progrès (UNDP), l’on indique que le parti s’est préparé pour prendre part à ces échéances électorales, bien avant la convocation du corps électoral. «Notre parti fonctionne conformément aux lois de la République et a choisi de prendre part à toutes les élections», affirme Saidou Maidadi, secrétaire à la communication et à la formation de l’UNDP.

Aucune réaction du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) de l’opposant Maurice Kamto pour le moment. Toutefois, le MRC devrait prendre part à ces scrutins. «Notre priorité est certes le plan national de résistance, mais nous continuons de fonctionner comme un parti normal. En conséquence, comme c’est le cas dans tous les autres partis, nous préparons sereinement les prochaines échéances électorales», avait confié en janvier dernier à Jeune Afrique, Olivier Bibou Nissack, le porte-parole de Maurice Kamto.

Au Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, au pouvoir), l’on tient à souligner que ces élections sont un facteur d’unité. «Les conditions pour faire les élections sont réunies, et puis de convoquer le corps électoral nous semble aussi être un motif d’invitation à la paix pour que le pays continue de fonctionner et de marcher normalement», a réagi à la radio nationale Grégoire Owona, secrétaire général adjoint du comité central.

«ELECAM est prêt, le matériel est disponible. Nous avons un reliquat du matériel de la présidentielle (d’octobre 2018, Ndlr», affirme Enow Abrams Egbe, président du Conseil électoral à ELECAM.

Selon ce dernier, ELECAM travaille d’arrache-pied avec les forces de maintien de l’ordre pour que les législatives et les municipales se tiennent sans anicroche dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, en proie à une crise sociopolitique et sécuritaire depuis trois ans.

De nombreux politiques avaient en effet appelé à un report de ces élections initialement prévues cette année, à cause de la crise anglophone. Notamment le Social Demoratic Front (SDF), pour qui la fin du conflit est un préalable à l’organisation d’élections locales. Le parti de John Fru Ndi devrait s’exprimer sur sa participation ou non à ces élections, à l’issue d’une réunion convoquée en urgence ce lundi à Yaoundé, la capitale, au lendemain de la convocation du corps électoral.

Par Patricia Ngo Ngouem (Yaounde, correspondance)
Le 11/11/2019 à 17h19