Cameroun: pour satisfaire une vielle demande anglophone, 500 traducteurs seront recrutés

Non à la marginalisation des anglophgones, lors d'une manifestation pour la défense de leur droit. . DR

Le 22/11/2019 à 15h16, mis à jour le 25/11/2019 à 15h17

L'opération, qui va s'étaler sur cinq ans, devrait permettre la production de davantage de documents officiels dans les deux langues officielles du pays (français et anglais), pour satisfaire tous les usagers. Il s'agit de l'application d'une des recommandations du "grand dialogue national".

Selon un communiqué du secrétaire général de la présidence de la République cette semaine, c'est le chef de l’État, Paul Biya en personne, qui a ordonné un recrutement spécial de 500 traducteurs et traducteurs-interprètes dans la Fonction publique.

Un recrutement spécial ouvert aux diplômés résidant au Cameroun comme à ceux de la diaspora, et qui s'étalera sur une période de cinq ans à compter de l'exercice 2020. Soit 100 traducteurs et traducteurs-interprètes à recruter par an. «La décision du chef de l’État vise à doter les administrations publiques de professionnels de la traduction et de l'interprétation bien formés et en nombre suffisant.

Cette décision intervient en application des recommandations du "grand dialogue national" sur la nécessité de la production des documents officiels dans les deux langues», précise le communiqué de la présidence.

La traduction des documents dans les deux langues officielles du Cameroun est en effet considérée par d'aucuns comme l'une des faiblesses de l’administration.

L'on se souvient par exemple qu'au début de la crise anglophone, l'une des revendications du Syndicat d'avocats des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest lors de leur mouvement d'humeur était la traduction en anglais des textes de l'OHADA. Des exemplaires de cet important document traduit avaient quelque temps plus tard été transmis à l'Ordre national des avocats du Cameroun par le ministre en charge de la Justice.

De même, dans d'autres administrations, de nombreux fonctionnaires ont souvent évoqué leurs difficultés à travailler avec des documents qui ne sont pas rédigés dans leur langue de prédilection.

La priorité étant donnée généralement au français. D'où l'importance des traducteurs-interprètes qui seront recrutés. Cependant, depuis la survenance de la crise anglophone, lors des cérémonies officielles dans l'administration, les hauts fonctionnaires font l'effort de délivrer désormais leurs communications dans les deux langues.

De même, des versions en français et en anglais des documents de travail sont davantage produites lors des séances de travail et séminaires dans la haute administration. Une tendance qui devrait encore s'améliorer pour davantage s'équilibrer avec le recrutement annoncé des 500 traducteurs-interprètes.

Par Patricia Ngo Ngouem (Yaounde, correspondance)
Le 22/11/2019 à 15h16, mis à jour le 25/11/2019 à 15h17