La capitale camerounaise, Yaoundé, abrite les 29 et 30 juin 2020, une réunion de concertation des ministres de la Défense du Cameroun et de la Guinée équatoriale. Cette rencontre, instruite par les présidents des deux pays, porte essentiellement sur «les modalités de collaboration et d’actions sécuritaires communes à la frontière entre les deux pays», selon un communiqué du ministre camerounais de la Défense, Joseph Beti Assomo.
La délégation équato-guinéenne est conduite par son ministre de la Défense nationale, Leandro Bekale Nkogo. Depuis l’année dernière, la Guinée équatoriale a entrepris unilatéralement d’ériger un mur à la frontière commune avec le Cameroun, afin de juguler l’immigration clandestine.
En avril dernier, Joseph Beti Assomo et son collègue de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, ont fait une descente à Kye-Ossi, ville camerounaise frontalière de la Guinée équatoriale, pour prendre la pleine mesure de la situation.
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Avant eux, le général René Claude Meka s’était rendu dans cette ville fin juillet 2019 pour constater l’empiètement de la frontière et observer les velléités expansionnistes du voisin équato-guinéen.
Le chef d’état-major des armées camerounaises avait notamment remarqué que des militaires équato-guinéens avaient traversé la rivière qui matérialise la frontière naturelle entre les deux pays et posé des jalons du côté camerounais.
A la suite de cette visite, l’ambassadeur de Guinée équatoriale, Anastasio Asuma-Mum Munos, avait été «convoqué» au ministère des Relations extérieures pour fournir des «explications» sur ce qui se passe «réellement» à la frontière commune entre les deux pays. Au sortir de cette entrevue, le diplomate équato-guinéen a reconnu que son pays construisait bien un mur, mais que celui-ci n’était pas situé sur la frontière.
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«C’est dans le territoire équato-guinéen», avait-il dit. Lors d’une visite à Yaoundé pour remettre une lettre du président Teodoro Obiang Nguema à son homologue camerounais Paul Biya, le ministre équato-guinéen des Affaires étrangères et de la coopération, Simeon Oyono Esono Angue, avait quant à lui démenti que son pays construisait un mur à la frontière avec le Cameroun.
«Parler d’un projet de mur, c’est un manque d’informations. Nous sommes des pays frères, nous avons des relations d’amitié et de coopération, mais surtout, nous avons des relations de famille. La Guinée équatoriale et le Cameroun entretiennent de bonnes relations. Comme pays voisins, nous sommes condamnés à toujours vivre ensemble», avait-il déclaré à l’issue d’une audience avec le Premier ministre camerounais, Joseph Dion Ngute.
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Yaoundé et Malabo ont signé un ensemble de documents permettant de résoudre pacifiquement et par voie diplomatique des problèmes qui pourraient surgir entre les deux pays. Il s’agit notamment du traité de bon voisinage signé en 1980, l’accord portant création de la Commission mixte permanente de sécurité transfrontalière et le règlement intérieur du comité de suivi des questions consulaires conclu en 2012.