Cameroun: l’expertise allemande sollicitée pour fluidifier et sécuriser la production des passeports

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Le 22/09/2020 à 13h59, mis à jour le 23/09/2020 à 16h34

Le contrat signé entre la police camerounaise et le consortium allemand INCM-Augentic, relatif à la mise en place d'un nouveau système de production des documents de voyage internationaux, permettra de produire le précieux sésame en 24 heures.

La Délégation générale à la sûreté nationale (DGSN, police) a signé, en fin de semaine dernière à Yaoundé, la capitale, un contrat relatif à la mise en place d’un nouveau système de production des documents de voyage internationaux (passeports) avec le consortium allemand INCM-Augentic. Innovation majeure: le nouveau dispositif permettra aux Camerounais d’avoir leur passeport en 24h; 48h pour ceux de la diaspora. «Nous remercions l’expertise européenne qui va nous aider à marquer un pas en avant en matière de sécurisation du passeport.

Grâce à ce projet, les problèmes de passeport ne seront bientôt plus que de lointains souvenirs, car tout se fera en ligne et dans les brefs délais», a déclaré Martin Mbarga Nguele, le patron de la Police nationale.

«Nous saluons ainsi cet apport qui permet au Cameroun d’être parmi les meilleurs et souhaitons que ce projet soit rapidement mis en place», a-t-il ajouté. Une avancée considérable, alors que de nombreux usagers se plaignent des longs délais d’attente pour la production du document, qui varient de quelques jours à plusieurs semaines. Ce qui, par ricochet, face à la demande croissante, a entraîné le développement de circuits parallèles où des «démarcheurs» proposent la confection rapide du passeport à travers des «réseaux», à des coûts souvent exorbitants.

Loin des 78.000 francs CFA réglementaires prévus dans le circuit formel: 75.000 francs CFA pour le paiement des droits de timbre fixé par la loi de finances (pour le passeport ordinaire), 2.000 francs CFA pour les photos et 1.000 francs CFA pour le timbre de demande de passeport.

Ainsi, en juin dernier, la police avait ouvert une enquête après le buzz suscité par une vidéo sur les réseaux sociaux, interpellant la DGSN sur «l’existence d’un cabinet agréé et assermenté à Paris, pour la facilitation de l’obtention des passeports camerounais en moins d’un mois, moyennant paiement de 300 euros; hormis les frais exigibles à l’établissement d’un passeport, avait indiqué la division de la communication de la police dans un communiqué.

L’adresse indiquait par ailleurs qu’«en dépit de ce que depuis le début de l’année, la Sûreté nationale ait connu des perturbations dans la production des passeports dues au changement d’opérateur, des mesures internes ont été prises pour décanter la situation de tous les passeports en instance».

Avec le nouvel opérateur, tout le système de production sera par ailleurs digitalisé. Chacune des dix régions du pays devrait être, à terme, dotée d’un centre de production moderne.

Par Patricia Ngo Ngouem (Yaounde, correspondance)
Le 22/09/2020 à 13h59, mis à jour le 23/09/2020 à 16h34