"La promulgation par le Congrès américain de la loi immunisant le Soudan de toutes poursuites ultérieures est le seul point encore en suspens avant la mise en application de l'accord sur le paiement des indemnités" aux familles des victimes, a indiqué mercredi le Premier ministre Abdallah Hamdok cité par l'agence officielle Suna.
Des médias américains ont cité le montant total de 335 millions de dollars d'indemnités.
Avec cet accord, a déclaré jeudi le chef de la diplomatie soudanaise, Omer Gamareldin Ismail, en déplacement à Genève, le Soudan pourra plus facilement dire aux Etats-Unis "retirez-nous de la liste des Etats soutenant le terrorisme et allons de l'avant".
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Cette sanction, synonyme d'entrave aux investissements pour le Soudan, remonte à 1993, le pays dirigé par Omar el-Béchir était alors devenu un paria pour avoir accueilli le chef d'Al-Qaïda Oussama ben Laden.
La crise s'est envenimée quand deux attentats, revendiqués par Al-Qaïda, ont été perpétrés en 1998 contre les ambassades américaines au Kenya et en Tanzanie, faisant plus de 200 morts.
Washington avait alors accusé le Soudan d'avoir appuyé les responsables des attaques et exigé des compensations pour les familles des victimes américaines, qui sont un préalable au retrait du pays de la liste noire.
Le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo est aujourd'hui engagé dans une course contre la montre pour dénouer le contentieux de son pays avec le Soudan avant l'élection présidentielle aux Etats-Unis, le 3 novembre, et se rapprocher d'un éventuel accord de normalisation avec Israël, le Soudan étant vu comme le prochain pays arabe à pouvoir reconnaître l'Etat hébreu.
Son "plan" prévoit le versement par Khartoum, sur un compte bloqué, de fonds qui ne seront versés que sous conditions aux Etats-Unis pour indemniser les plaignants.
Parmi les conditions de Khartoum figurent le retrait du Soudan de la liste noire antiterroriste et l'adoption d'un texte de loi proclamant la "paix légale" avec Khartoum, pour écarter le risque de nouvelles poursuites.