Les manifestations «pacifiques» organisées par le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), le 22 septembre dernier dans certaines villes, ne sont pas sans suite pour leurs organisateurs. Selon un communiqué du gouvernement publié le 25 septembre 2020, «la situation du leader du MRC fait l’objet d’un examen attentif par les instances judiciaires compétentes».
De même, la situation de ce parti politique de l’opposition, «qui s’illustre négativement depuis plusieurs années par des activités attentatoires à la paix (…) fait également l’objet d'un examen attentif par le ministère de l’Administration territoriale», indique l’adresse signée par le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, René Emmanuel Sadi.
L’étau devrait se resserrer autour du parti et de ses leaders, dont certains ont été arrêtés. Certains meneurs de ces manifestations interdites et considérées comme «insurrectionnelles» sont recherchés. Tous répondront de leurs actes devant la justice, selon le gouvernement camerounais.
Lire aussi : Vidéo. Cameroun: la police disperse une manifestation de l'opposition
Le parti est également accusé par les autorités locales «d’instrumentaliser le fait ethnique et de mettre en danger le vivre-ensemble», tant prôné par le chef de l’Etat Paul Biya. En outre, «la coalition entre le MRC et les groupuscules violents ayant mis à sac les ambassades du Cameroun est désormais avérée», précise le communiqué. De même, le gouvernement camerounais dit suivre «certaines velléités d’ingérence étrangère détectées depuis un certain temps».
De son côté, le MRC dénonce «la répression du peuple et des libertés fondamentales du citoyen par le régime en place», dans un communiqué publié le même jour. Le parti fustige également le fait que son président national, l’opposant Maurice Kamto, soit retenu «en otage», et les alliés du parti «mis sous pression».
Lire aussi : Cameroun: le gouvernement met en garde les partisans de Maurice Kamto
«Chaque acteur qui considère que la paix dans les régions du Nord-Ouest, du Sud-Ouest, à l’Extrême Nord et au Cameroun en général, d’une part, et la réforme consensuelle du système électoral, d’autre part, sont des conditions préalables au redressement du pays, doit prendre ses responsabilités devant l’histoire et devant le peuple souverain», indique l’adresse du MRC destinée aux partis politiques ainsi qu’aux organisations et personnalités de la société civile.