Indignation au Togo après l'arrestation de deux responsables de l'opposition

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Le 30/11/2020 à 15h13, mis à jour le 30/11/2020 à 15h13

L'interpellation ce week-end de deux membres de la DMK, important mouvement de l'opposition togolaise, a déclenché lundi une vague d'indignation au sein de l'opposition et de la société civile qui exigent lundi leur "libération immédiate".

Brigitte Adjamagbo-Johnson, grande figure de l'opposition togolaise et Gérard Djossou, tous deux membres de la Dynamique Monseigneur Kpodzro (DMK) ont été accusés de préparer "un plan de déstabilisation des institutions de la République", a indiqué samedi le procureur de la République Essolissam Poyodi. Ils sont toujours placés en détention. 

Dans un communiqué, le Front citoyen Togo debout (FCTD) - qui rassemble de nombreuses organisations de la société civile togolaise - "condamne l'instrumentalisation de la justice et demande la libération de ces deux responsables et des détenus politiques".

"L'instrumentalisation de la justice à des fins de règlement de compte politique constitue une entrave inacceptable à la vie démocratique", ont dénoncé de leur côté quatre partis d'opposition dans un communiqué conjoint publié lundi.

"Le harcèlement permanent des acteurs politiques de l'opposition dans le cadre de leurs activités doit cesser sans délai", martèlent-ils.

L'Alliance nationale pour le changement (ANC), parti historique de l'opposition, relève également la "légèreté des arguments invoqués par le Procureur".

La DMK avait appelé à une marche samedi à Lomé pour protester contre les résultats de l'élection présidentielle de février qui a vu le président Faure Gnassingbé être réélu pour un quatrième mandat.

La manifestation a été interdite par le gouvernement, qui a invoqué la pandémie de coronavirus. Quatre représentants de ses organisateurs ont toutefois rencontré les ambassadeurs des Etats-Unis, de la France, de l'Allemagne, de l'Union Européenne et des Nations unies vendredi.

A leur retour, Gérard Djossou, l'un des membres de la délégation, a été "molesté" et "enlevé", avant d'être placé en garde à vue, selon le mouvement, et Brigitte Adjamagbo-Johnson a été arrêtée le lendemain alors qu'elle souhaitait lui rendre visite.

L'ancien Premier ministre Agbéyomé Kodjo, chef de file de la DMK, qui a obtenu 19,46% des suffrages lors de l'élection présidentielle, contre 70,78% pour Faure Gnassingbé, conteste toujours ces résultats et a été plusieurs convoqué par la justice et menacé de poursuites.

M. Gnassingbé, arrivé au pouvoir en 2005 après le décès de son père, le général Gnassingbé Eyadéma, qui avait lui-même dirigé le Togo d'une main de fer pendant 38 ans, a été réélu depuis lors de scrutins tous contestés par l'opposition.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 30/11/2020 à 15h13, mis à jour le 30/11/2020 à 15h13