"A la majorité, la chambre d'appel rejette (...) l'appel du procureur et confirme la décision de la chambre de première instance" qui avait acquitté Gbagbo et un de ses proches, Charles Blé Goudé, ex-chef du mouvement des Jeunes patriotes, lors d'un procès pour crimes contre l'humanité liés aux violences post-électorales en 2010 et 2011.
Les juges ont rejeté l'appel de la procureure de la CPI contre la décision de la chambre de première instance qui avait acquitté en 2019 Gbagbo et un de ses proches, Charles Blé Goudé, ex-chef du mouvement des Jeunes patriotes, à l'issue d'un procès pour crimes contre l'humanité liés aux violences post-électorales en 2010 et 2011.
Gbagbo, premier ancien chef d'Etat jugé par la CPI, et Blé Goudé ont toujours clamé leur innocence dans ces crimes ayant fait 3.000 morts en Côte d'Ivoire, lors de violences nées du refus de Gbagbo de reconnaître fin 2010 la victoire à la présidentielle de son rival Alassane Ouattara.
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"A la majorité, la chambre d'appel rejette l'appel du procureur et confirme la décision de la chambre de première instance", a déclaré le juge Chile Eboe-Osuji.
La CPI "abroge par la présente toutes les conditions restantes à la libération de Gbagbo et Blé Goude", a poursuivi le juge, ordonnant aux fonctionnaires du tribunal de "prendre des dispositions pour le transfert en toute sécurité de Gbagbo et Blé Goudé vers le ou les Etats d'accueil".
Depuis son acquittement, Gbagbo vit en Belgique. En possession, selon son avocate, de deux passeports, un ordinaire et un diplomatique, remis par les autorités ivoiriennes, l'ex-président avait annoncé en décembre son désir de rentrer en Côte d'Ivoire, mais ce retour se fait toujours attendre.
"La décision d'aujourd'hui va dans le sens d'une véritable réconciliation", ont réagi dans un communiqué les avocats de Gbagbo, qui ne s'est pas encore exprimé lui-même.
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"Dans les jours prochains, je pense que j'aurai le temps de m'adresser amplement aux Ivoiriens, aux Africains, à tout le monde, mais j'ai un seul mot à la bouche: rassemblez les Ivoiriens", a déclaré Blé Goudé, à l'issue de l'audience, à l'extérieur de la CPI, où des dizaines de partisans s'étaient rassemblés.
La décision de la CPI sur l'appel de l'accusation était attendu en Côte d'Ivoire, où l'ombre de Laurent Gbagbo plane toujours sur une nation meurtrie par les violences politiques depuis plus de 20 ans.
Preuves "extrêmement faibles"
Président de 2000 à 2010, Gbagbo, toujours très populaire chez ses partisans, avait été arrêté en 2011.
Après son acquittement surprise - les juges ayant notamment estimé que les preuves à charge étaient insuffisantes -, le bureau de la procureure de la CPI avait estimé que les magistrats n'avaient pas rendu une décision motivée en bonne et due forme et avaient commis des erreurs de droit et de procédure.
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La procureure générale sortante de la Cour, Fatou Bensouda, avait interjeté appel en septembre 2019, huit mois après l'acquittement, réclamant la tenue d'un procès en appel.
La chambre d'appel a estimé qu'aucune erreur de procédure n'avait été commise et confirmé les conclusions de la chambre de première instance, selon lesquelles les preuves présentées par l'accusation étaient "exceptionnellement faibles".
Fatou Bensouda, ainsi que ses services, sont sous le feu des critiques: si la CPI, fondée en 2002 pour juger les pires atrocités commises à travers le monde, a notamment condamné des chefs de guerre congolais et un jihadiste malien, l'accusation a échoué dans ses dossiers les plus emblématiques.