Etat de siège en RDC: les militaires remplacent les autorités civiles dans deux provinces

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Le 04/05/2021 à 11h02, mis à jour le 04/05/2021 à 11h03

Le président congolais Félix Tshisekedi a décidé jeudi le remplacement des autorités civiles par des militaires et des policiers dans deux provinces de la République démocratique du Congo où l'état de siège entre en vigueur jeudi.

"J'ai décidé de proclamer l'état de siège dans les provinces de l'Ituri et du Nord-Kivu", a rappelé le président Tshisekedi dans une adresse à la télévision publique congolaise RTNC, affirmant avoir entendu "le cri de détresse de notre population et ressens les douleurs qu’éprouvent nos mères, nos sœurs, nos filles dans ces provinces ravagées par la barbarie".

Cet état de siège avait été annoncé vendredi soir.

Succédant au chef de l’Etat, Tharsice Kasongo Mwema, son porte-parole a précisé que l'état de siège était décrété "pour une durée de trente jours à dater du jeudi 06 mai 2021".

"Pour faire face à la situation pendant l'état de siège, les autorités civiles, les gouvernements provinciaux de l'Ituri et du Nord-Kivu et les entités de ces provinces seront remplacées par des officiers des Forces armées de la République démocratique du Congo ou de la police nationale", a-t-il ajouté.

"Jusqu'au rétablissement de la paix" dans ces deux provinces du nord-est et de l'Est de la RDC, "l'action des juridictions civiles sera substituée par celle des juridictions militaires", a-t-il précisé.

Riches en minerais, à la frontière de l'Ouganda, du Rwanda et du Burundi, les provinces du Nord et du Sud-Kivu (est) ont basculé dans la violence lors des deux guerres du Congo (1996-97, 1998-2003), sans retrouver une vraie stabilité depuis.

Plus au nord, la province de l'Ituri a de nouveau basculé dans la violence fin 2017 après une accalmie d'une quinzaine d'années.

Des dizaines de groupes armés de taille variable sont encore actifs dans l'Est de la RDC - 122, d'après un groupe d'experts du Baromètre sécuritaire du Kivu (KST).

Les membres du groupe armé Forces démocratiques alliées (ADF), à l'origine des rebelles musulmans ougandais, sont de loin les plus meurtriers: ils sont accusés du massacre de plus de 1.000 civils depuis novembre 2019 dans le territoire de Beni.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 04/05/2021 à 11h02, mis à jour le 04/05/2021 à 11h03