L'hôtel accueille régulièrement les dirigeants étrangers en visite dans le pays, dont le président américain Joe Biden avant son sommet avec le président russe Vladimir Poutine en juin dernier. Biya est un visiteur privé habitué des lieux.
Les manifestants brandissaient des pancartes proclamant "La Suisse soutient le dictateur Biya", "Paul Biya : éternel dictateur", ou encore "Biya dégage".
Face à eux, des policiers en uniformes anti-émeute bloquaient la route menant de la place des Nations, devant le palais des Nations unies, à l'hôtel.Un homme portait un t-shirt sur lequel on pouvait lire "Stop au génocide des Camerounais".
Lire aussi : Vidéo. Un opposant camerounais réussit à déloger Paul Biya de son hôtel en Suisse
Un autre manifestant a été arrêté par la police après avoir tenté d'escalader les grilles du bâtiment de l'ONU. Depuis le début de la visite du président camerounais, plusieurs petits groupes d'opposants ont été dispersés à Genève. Trois personnes ont été arrêtées en début de semaine, tandis qu'une douzaine d'autres ont été placées en détention vendredi.
Depuis 2017, un conflit sanglant opposent les séparatistes anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun aux autorités de Yaoundé.
Les membres de la minorité anglophone du pays se plaignent depuis longtemps d'être marginalisés par la majorité francophone et par Biya, 88 ans dont 38 au pouvoir.Selon l'ONU, l'armée et les séparatistes ont commis des exactions contre les civils.
Lire aussi : Cameroun: les artistes de plus en plus irrités par la longévité au pouvoir de Paul Biya
Ces quatre dernières années, plus de 3.500 personnes ont été tuées et plus de 700.000 ont fui leur foyer pour échapper au conflit. La manifestation de samedi à Genève a été initialement autorisée, puis interdite.
La police avait prévenu dans un communiqué mercredi que, comme cela s'était déjà produit lors de précédentes mobilisations anti-Biya, elle pourrait dégénérer et "causer des désagréments". Il a également été conseillé aux habitants "d'éviter de se déplacer dans le quartier", où des restrictions de circulations ont été mises en place.