La nouvelle a été rendue officielle samedi 6 novembre 2021, à la faveur d’une assemblée générale dite constitutive, tenue au Conseil burkinabè des chargeurs (CDC: "entreprise associative" qui a reçu pour mission d'assurer la défense des chargeurs sur l'ensemble de la chaîne de transport). Il faut dire que cette initiative intervient deux mois après la démission Luc Adolphe Tiao des instances du CDP (Congrès pour la démocratie et le progrès), parti de Blaise Compaoré. A la révélation du nom, mais aussi du logo du parti, l'ancien Premier ministre burkinabè a indiqué que son objectif est d’apporter sa modeste contribution à l’édification d’un Burkina de paix.
«Nous sommes persuadés que les burkinabè ont besoin d’une nouvelle vision politique. Ils ont besoin de construire un nouvel ordre fondé sur la confiance, fondé sur la réconciliation et dans la paix», a-t-il lancé d’emblée.
Un parti qui à en croire le président est constitué à 99% de jeunes et d’adhérents issus de diverses formations politiques. Pour la circonstance, plusieurs personnalités et pas des moindres ont fait le déplacement. Parmi celles-ci, d’anciens camarades et caciques du régime Compaoré, des responsables coutumiers et des proches.
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Le bébé qui vient de naître va d’abord apprendre à marcher et pour l’heure, Luc Adolphe Tiao entend rompre avec la vision dualiste, qui veut qu’on soit de l’opposition ou de la majorité.
«La gouvernance aujourd’hui, la gouvernance moderne ne tient plus compte de ces paramètres de façon fondamentale. Si vous regardez un peu en Europe, en Amérique, que vous soyez de l’opposition ou pas, à un moment donné vous vous retrouvez et vous travaillez ensemble. Donc le moment viendra où nous allons, si cela était nécessaire, prendre position pour l’un ou l’autre camp», a expliqué Luc Adolphe Tiao.
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Natif de Tenkodogo, au centre-est de la capitale, Luc Adolphe Tiao est journaliste de formation. Détenteur d’un doctorat en communication de l’université Bordeaux-Montaigne, il a été ambassadeur du Burkina Faso en France, avant sa nomination en 2011 au poste de Premier ministre. Le 30 octobre 2014, son gouvernement a été dissous, à la suite du soulèvement populaire qui a renversé l’ancien président Blaise Compaoré. En lançant son parti, le RPD, il décide ainsi de se consacrer entièrement à la politique, qu’il semble maîtriser parfaitement.