Le lieutenant-colonel Zoungrana a été écroué vendredi soir «à la Maca après cinq jours de garde à vue a la gendarmerie» de Ouagadougou, a indiqué une source proche de l'officier.
Une source judiciaire a confirmé cette information, précisant que le lieutenant-colonel Zoungrana «a été entendu par le procureur militaire» avant incarcéré.
Arrêté lundi à son domicile à Ouagadougou par la gendarmerie, le lieutenant-colonel Zoungrana était gardé à vue dans le cadre d’une «tentative de déstabilisation des institutions de l’Etat».
Il a été interpellé lundi «par une unité d’hommes encagoulés qui ont perquisitionné deux de ses domiciles et emporté tous les téléphones et ordinateurs des membres de sa famille», a affirmé une source proche de la famille.
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Une famille «inquiète pour lui, car il été interpellé sans aucun document judiciaire», et dont «aucun membre n’a formellement été informé sur ce qui lui est reproché», a poursuivi cette source, précisant que «rien n’a été retrouvé en sa possession, en dehors de son arme de service qu’il garde dans son véhicule».
«C’est curieux qu’on lui reproche une tentative de coup d’Etat, au moment même où il avait passé le commandement et n’avait plus d’hommes sous ses ordres», s’est inquiété un autre proche de la famille.
Ex-chef de corps du 12e régiment d'infanterie commando, basé à Ouahigouya, chef-lieu de la région du Nord, le lieutenant-colonel Zoungrana, âgé de 41 ans, avait passé le témoin le 21 décembre, avant de regagner Ouagadougou où il attendait une nouvelle affectation.
Ancien commandant du groupement des forces du secteur ouest, engagées dans la lutte antiterroriste dans ce pays régulièrement endeuillé par des attaques jihadistes, il avait été décoré pour ses faits d'armes, notamment pour avoir repris des localités assiégées.
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Outre le lieutenant-colonel Zoungrana, une quinzaine de personnes - «deux officiers, sept sous-officiers, un militaire du rang et cinq civils» - ont été entendues dans le cadre de cette affaire.
Selon une source judiciaire, deux civils et trois militaire ont toutefois été relaxés à l'issue des premières auditions.
Leurs interpellations ont eu lieu à la suite d'une «dénonciation d’un militaire qui aurait été contacté par un groupe d’individus pour les rejoindre pour mener des actions de déstabilisation contre les institutions», avait expliqué le ministre burkinabè des Armées, Aimé Barthélémy Simporé.