Burkina Faso: les militaires réservistes rappelés pour faire face au terrorisme

VidéoUn nouveau décret datant du 10 mars 2022 et signé par le nouveau président du Burkina Faso, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, rappelle les militaires retraités pour «les besoins de l’Etat». Voici ce qu'en pensent des Burkinabè.

Le 17/03/2022 à 14h59

Un nouveau décret datant du 10 mars 2022 et signé par le chef de l’Etat, Paul-Henri Damiba, rappelle les militaires retraités pour «les besoins de l’Etat». Récemment rendue public, la décision qui a pour objectif de renforcer les effectifs de l’armée ne rencontre pas nécessairement l'assentiment des Burkinabè.

«Je crois qu’il vaut mieux tout réorganiser pour aller au combat. Je trouve que les retraités sont fatigués. Il y a beaucoup plus de jeunes prêts à s'enrôler pour le front», déclare ainsi Adra Sawadogo.

En revanche, nombreux sont ceux qui, à l’instar d'Ismaël Sana, jugent ce rappel opportun et affirment qu’il est une nécessité notamment à ce stade de la crise sécuritaire qui secoue le pays.

«Ce n’est pas parce qu’ils sont retraités qu’ils ne pourront pas combattre les terroristes. L’adage dit que le vieux peut conseiller l’enfant et vice versa. Les anciens ont beaucoup plus d’expérience», contrebalance Ismaël Sana.

L’un des défis que doit relever le chef de l’Etat, c'est de dire toute la vérité sur cette guerre, estime pour sa part Adra Sawadogo. C’est en lui donnant un statut clair que beaucoup de jeunes à son image conviendront de s'engager au sein des armées.

«Si on nous en dit plus sur cette guerre, je suis prêt à m'enrôler pour servir la nation. Je ne parle pas des moyens de notre armée, mais de la guerre qui se mène. On n’y comprend rien», explique-t-il encore.

Même tonalité dans les propos de Mazou, un jeune Burkinabè qui appelle de tous ses vœux la fin de cette guerre.

«Moi je suis prêt à rejoindre les rangs de nos troupes. Cependant, je souhaite que la crise finisse et que l’entente entre Burkinabè revienne», tempère-t-il.

Faire appel aux retraités n’est pas la seule solution dira Ismaël. Ce qui pose problème aujourd’hui, c’est la qualité de l’exemple à donner par les premières autorités qui sont elles-mêmes issues de l’armée.

«Je pense que les autorités, y compris le chef de l’Etat, doivent donner l’exemple. Plus aucun militaire en caserne. Tous sur les fronts. C’est pour cela qu’ils ont été recrutés», commente Ismaël Sana.

Il faut le rappeler, la mesure selon l'arrêté concerne les militaires des catégories sous-officiers et militaires du rang admis à la retraite au cours des années 2019, 2020, 2021.

Par Jean-Paul Windpanda Ouédraogo (Ouagadougou, correspondance)
Le 17/03/2022 à 14h59