20 millions de Burkinabè jugeront le bilan de la transition en juin prochain. En marge de la gouvernance Damiba et de l’effervescence que suscite la gestion de la question sécuritaire, une récente révélation sur les prétendus salaires des membres du gouvernement ne manque pas non plus de faire parler au sein des populations.
Les Burkinabè sont accrochés à cette actualité politique majeure parue dans les colonnes du bimensuel Le Reporter. «Ce n’est vraiment pas juste. Maintenant, les questions de salaires sont des questions très techniques. Si les informations qui nous parviennent actuellement concernant ces augmentations de salaires sont avérées, je pense que c’est une situation déplorable», s'offusque Ousmane Bissiri, un jeune écrivain.
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A en croire le journal, les ministres touchent mensuellement plus de 2 millions de francs CFA chacun, soit 3.085 euros. Des salaires plus élevés que ceux des deux précédents gouvernements démocratiquement élus. Opi Ametepe se dit peu surpris, même s'il estime que la critique que génère cette actualité est fondée.
«Je pense que c’est normal. Sauf que c’est venu dans un contexte où tout le monde s’attend à ce que ceux qui disent être venus pour la reconstruction fassent preuve de sacrifice. Je pense que les gens réagissent ainsi parce qu’ils ont l’impression que la question sécuritaire n’est pas la priorité des nouvelles autorités», explique-t-il.
Si pour la plupart des citoyens burkinabè, les intentions réelles des nouvelles autorités semblent être connues d’avance, il n’en demeure pas moins vrai que la lutte actuelle contre l’insécurité et la corruption se joue également dans la motivation salariale des différents membres du gouvernement.
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«Si ce sont des émoluments prévus par la loi, je suis tout à fait d’accord et je peux comprendre la situation. Mais là, je n’ai pas les données qui disent que ces salaires sont au-delà des montants prévus par les textes», relativise, pour sa part, Adama Diallo.
Malgré les vives réactions que suscite cette affaire, les Burkinabè fondent leurs espoirs sur une vision politique à même de créer les conditions réelles de leur émancipation socio-économique, au-delà de la transition.