La déclaration des évêques du Cameroun, rendue publique ce mercredi 14 juin est claire : «Nous, évêques du Cameroun, affirmons que Mgr Jean-Marie-Benoît Bala ne s’est pas suicidé: il a été brutalement assassiné. Voilà un meurtre de plus, de trop».
Réunis la veille en assemblée plénière extraordinaire, les évêques ont tenu un point de presse ce matin pour donner leur avis sur le décès de leur collègue.
On se souvient que le 31 mai dernier, le véhicule de Mgr Bala, évêque de Bafia, près de Yaoundé, avait été retrouvé sur le pont d’Ebebda sur le fleuve Sanaga, en direction de Bafia. L’évêque était porté disparu. Un mot retrouvé dans son véhicule disait : «Je suis dans l’eau». D’où le fait qu'ait été envisagée la thèse du suicide.
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Reste que trois jours après la disparition, le corps de Mgr Bala sorti des eaux ne présentait pas de signes de noyade. Les autorités judiciaires ont donc ouvert une enquête pour «mort suspecte».
En attendant les résultats de cette enquête, les évêques assurent d’ores et déjà qu’il s’agit d’un «crime odieux et inacceptable». Mais d'un crime surtout de trop.
Ils rappellent à la mémoire collective le fait que «des membres du clergé ont été assassinés dans les conditions encore non élucidées à ce jour» et les noms de ces derniers. Parmi eux figurent Mgr Yves Plumey en 1991, Abbé Joseph Mbassi en 1988, père Anthony Fontegh en 1990, père Engelbert Mveng en 1995 ou encore les sœurs de Djoum en 1992.
Les évêques déclarent avoir «le sentiment que le clergé au Cameroun est particulièrement persécuté par des forces obscures et diaboliques».
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Dès lors, s'adressant à l’Etat du Cameroun, «les évêques exigent que toute la lumière soit faite sur les circonstances et les mobiles de l’assassinat de Mgr Jean Marie Benoît Bala. Que les coupables soient nommément identifiés et livrés à la justice pour qu’ils soient jugés selon la loi. Que l’Etat assume son devoir régalien de protection des vies humaines, et notamment celles des autorités ecclésiastiques». Ils précisent que «les évêques attendent en outre les conclusions officielles de l’enquête».
Aux médias, «les évêques demandent de renoncer à la diffamation, aux mensonges, aux calomnies et leur recommandent le respect de la dignité de la personne humaine, de la vérité, de la pudeur et du discernement dans le traitement de certaines informations».