«Ebola est au Cameroun !» Il a suffi d’une rumeur, relayée et amplifiée par les réseaux sociaux, sur la présence de la maladie à virus Ebola dans le pays pour affoler la population. A l’origine, le décès de trois personnes en janvier 2018 à Yaoundé, la capitale camerounaise.
«Entre le 8 et le 22 janvier 2018, le dispositif de surveillance et de veille sanitaire de la région du Centre a notifié trois décès survenus dans une famille résidant à Yaoundé, dans un tableau de fièvre d’apparition aiguë, d’éruptions cutanées et de saignements pouvant faire penser à une fièvre hémorragique virale. Un des membres de cette famille, dont le pronostic vital n’est pas engagé, bénéficie actuellement d’un suivi médical en milieu hospitalier», indique le ministre de la Santé publique, André Mama Fouda.
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Face à la psychose grandissante, le ministre camerounais a apporté un démenti formel dans un communiqué rendu public le 29 janvier dernier. «Les tests préliminaires réalisés se sont révélés négatifs pour les virus Ebola, Marburg et Lassa. Des investigations plus approfondies sont en cours», assure-t-il. Toutefois, par mesure de précaution, André Mama Fouda invite toute personne présentant une fièvre accompagnée d’une éruption cutanée «avec ou sans saignement», à se «rendre immédiatement dans la formation sanitaire la plus proche». Ce n’est pas la première rumeur du genre.
En 2014, l’annonce d’«un cas suspect d’Ebola» à l’hôpital Laquintinie de Douala, la métropole économique, avait ébranlé la ville. La direction de l’hôpital avait rapidement apporté un démenti. L’année suivante, une rumeur similaire suscitait l’effroi dans la ville de Bertoua, la capitale régionale de l’Est, après l’hospitalisation d’un homme –un ressortissant chinois travaillant au barrage hydroélectrique de Lom Pangar situé à 90 km au nord de la ville– suspecté d’être infecté par le virus Ebola.
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Selon l’Organisation mondiale de la santé, le virus se transmet à l’Homme à partir des animaux sauvages (les chauves-souris notamment) et se propage ensuite dans les populations par transmission interhumaine.
Les premiers symptômes sont une fatigue fébrile à début brutal, des douleurs musculaires, des céphalées et un mal de gorge. Ils sont suivis de vomissements, de diarrhée, d’une éruption cutanée, de symptômes d’insuffisance rénale et hépatique et, dans certains cas, d’hémorragies internes et externes, précise l’agence onusienne.
Pour parer à une éventuelle arrivée de la maladie sur son sol, le gouvernement camerounais a débloqué la somme de 630 millions de francs CFA en 2014 pour financer son plan national de riposte contre l’épidémie d’Ebola, qui a fait plus de 11.300 morts entre 2014 et 2016 en Afrique de l’Ouest.