Le ministre de l’Administration du territoire, Paul Atanga Nji, a signé récemment une lettre-circulaire fixant les modalités de création, de reclassement et de réhabilitation des chefferies traditionnelles. Principal enseignement, la création des chefferies est désormais soumise à «l’autorisation expresse» du ministre en personne. Elle n’est plus seulement le fait des administrateurs civils (sous-préfets, préfets, gouverneurs) sur le terrain.
Une conséquence sans doute, de l’anarchie maintes fois décriée dans ce domaine. Notamment, à travers des créations inopportunes, généralement en marge des textes requis en la matière et des multiples contestations à la tête des chefferies traditionnelles.
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Une recommandation qui devrait ainsi assainir le secteur, au moment où le gouvernement entame la réforme de ces organes. Celle-ci vise à conférer aux chefs traditionnels un statut compatible avec la nature spécifique de leurs missions et adapté à l'évolution institutionnelle du pays.
Cette réforme devra s'appuyer sur un fichier fiable et maîtrisé de l'ensemble des chefferies traditionnelles, dont le recensement en cours a déjà permis de dénombrer 79 chefferies de 1er degré, 875 chefferies de 2e degré et 12582 chefferies de 3e degré, selon les données du ministère exposées au Premier ministre lors d’un récent conseil de cabinet.
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Selon le ministre de l'Administration territoriale, le processus de décentralisation va contribuer à la revalorisation de la chefferie traditionnelle, à la faveur de la reconnaissance constitutionnelle des valeurs traditionnelles, la prise en compte des chefferies dans les compétences transférées aux communes et leur représentation au sein du Sénat et des Conseils régionaux.
Aussi, les futurs Conseils régionaux seront-ils en partie composés des représentants du commandement traditionnel élus par leurs pairs. Les chefferies traditionnelles jouent un rôle considérable dans la vie culturelle et politique du Cameroun. Leurs chefs sont en quelque sorte des auxiliaires de l’administration et considérés comme des «gardiens de la tradition». Les chefferies traditionnelles sont regroupées en 1er, 2e et 3e degré, en fonction de leur importance.