Afin de favoriser une reprise sereine des classes au Cameroun, des mesures de sécurité ont été mises en place par le gouvernement, alors que la date de la rentrée a coïncidé avec le mot d’ordre «Journées villes mortes», lancé par les sécessionnistes.
Ainsi, les élèves francophones ont été nombreux à revenir en classe pour la rentrée scolaire de ce lundi 3 septembre, notamment Yanoundé, la capitale, où une certaine effervescence a pu être observée.
Mais des salles de classe sont restées vides dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, car la plupart des enseignants et des élèves sont resté chez eux, par peur des représailles.
A Bamenda, capitale régionale du Nord-Ouest et bastion de la contestation anglophone, 12 élèves seulement du lycée bilingue de la ville se sont rendus dans leur établissement, mais ont rebroussé chemin par la suite, craignant sans doute pour leur sécurité.
Lire aussi : Cameroun. Crise anglophone: l’école de l’intégration suisse expérimentée
Le secrétaire général du ministère des Enseignements secondaires, dépêché dans la région pour s’assurer de l’effectivité de la rentrée scolaire, a pu en faire le constat. Cette journée de rentrée a également été marquée par des heurts entre les forces de l’ordre et les sécessionnistes dans certaines localités, notamment à Bambili et Bafut.
Même ambiance à Buea, dans le Sud-Ouest. Plusieurs parents ont préféré garder leurs enfants à la maison, dans une ville sous haute sécurité.
Certains parents d'élèves ont par ailleurs décidé d'inscrire leurs enfants hors des zones du conflit pour leur éviter de rater leur rentrée scolaire. Il y a quelques jours, le gouverneur du Sud-Ouest, Bernard Okalia Bilaï, avait appelé les parents à envoyer les enfants à l’école le jour même de la rentrée, assurant que toutes les dispositions ont été prises pour leur sécurité.
Lire aussi : Cameroun: la crise Anglophone vire à la pyromanie
Visiblement, l’autorité administrative n’a pas donné assez de «garanties» et n'a pas su convaincre les parents. La semaine dernière, des leaders sécessionnistes ont indiqué, dans un communiqué diffusé sur les réseaux sociaux, qu’ils ne s’en prendraient pas aux élèves. Toutefois, ils ont aussi déclaré que les parents seraient seuls responsables de tout danger qu’encourraient les enfants qui prendront le chemin des classes le 3 septembre 2018.