Cameroun. Eau potable: le décès de 4 enfants pousse le gouvernement à accélérer les forages

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Le 08/04/2019 à 16h13

A Tokombéré, une commune de l’Extrême-Nord camerounais, bénéficiera de 66 forages de la nappe phréatique, dans le cadre d'un Plan d’urgence triennal. Dans cette région, l’accès à l’eau potable fait cruellement défaut.

Quatre enfants ont trouvé la mort le 2 avril dernier à Wolordé, un village de l’arrondissement de Tokombéré dans la région de l’Extrême-Nord.

Les jeunes victimes auraient perdu la vie en allant s’approvisionner en eau dans des endroits non aménagés.

A la suite de cette situation, qualifiée de «regrettable», les autorités ont annoncé, le 4 avril dernier, la construction prochaine de 66 nouveaux forages dans cette commune proche de la frontière nigériane.

Ces points d’eau font partie de 3000 forages que compte réaliser le gouvernement au bénéfice des régions septentrionales du pays (Extrême-Nord, Nord et Adamaoua), dans le cadre du Plan d’urgence triennal.

Ce plan, doté d’une enveloppe globale de 925 milliards de francs CFA, vise à accélérer la croissance économique dans le pays et à améliorer les conditions de vie des populations.

«Pour l’exercice 2019, une enveloppe de 4 milliards de francs CFA est prévue pour 450 forages. La procédure de contractualisation est en cours et les travaux vont bientôt démarrer», indique le ministre de l’Eau et de l’Energie, Gaston Eloundou Essomba, dans un communiqué publié la semaine dernière.

«Pour ce qui est des 2000 forages restants, les négociations sont en cours entre le Cameroun, le consortium DPI France et la Standard Chartered Bank», poursuit le ministre, qui présente par ailleurs ses «condoléances les plus attristées» aux familles des victimes.

Les besoins en eau potable sont criants dans la région de l’Extrême-Nord, la plus défavorisée sur le plan climatique mais, en revanche, la plus peuplée.

Ici, un point d’eau est tel un puits de pétrole ailleurs.

D’après les données officielles, seulement 54,9% des ménages (sur une population de près de 3.700.000 habitants) ont accès à une source d’eau améliorée dans cette région.

Le problème d’accès à l’eau potable fait partie des facteurs qui font que la région soit le lit de la survenue des épidémies de choléra notamment.

Le gouvernement tient par ailleurs à rassurer la population et affirme que «les efforts vont se poursuivre pour atteindre l’objectif de l’amélioration de l’accès à l’eau potable tant en milieu urbain que rural».

Par Tricia Bell (Yaounde, correspondance)
Le 08/04/2019 à 16h13