Vidéo. Coronavirus: Afrique du Sud, gouvernement et experts annoncent des projections très inquiétantes

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Le 21/03/2020 à 08h16, mis à jour le 22/03/2020 à 17h59

VidéoAvec un peu plus de 210 cas confirmés, les autorités sud-africaines craignent l’hécatombe. L’Institut national d’épidémiologie du pays estime qu’entre 88.000 et 350.000 Sud-Africains pourraient mourir du coronavirus. En cause, le système immunitaire déficitaire de plus de 7 millions de personnes.

L’Afrique du Sud compte un peu plus de 210 cas confirmés, soit le second pays le plus touché du continent derrière l’Egypte. Si le chiffre est dérisoire pour une population estimée à 60 millions d’habitants, l’inquiétude monte chez les dirigeants du pays le plus industrialisé d’Afrique.

Et pour cause, toutes les projections du gouvernement et des experts sont alarmantes. En effet, selon le ministre de la Santé, Zweli Mhkize, 60 à 70% de la population sud-africaine pourraient être infectés par le Sars-CoV-2.

Pire encore, selon l’Institut national d’épidémiologie sud-africain, citée par Rfi, entre 88.000 et 350.000 Sud-Africains pourraient mourir du coronavirus si des mesures drastiques ne sont pas prises. En effet, la nation arc-en-ciel compte déjà plus de 7 millions de séropositifs et donc des personnes dont le système immunitaire est fragile et qui pourraient de ce fait ne pas pouvoir résister au Covid-19. Autant de chiffres qui indiquent l’état de vulnérabilité de l’Afrique du Sud face au coronavirus.

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Reste que, pour le moment, la population ne semble pas prendre conscience de l’ampleur de la pandémie. Les cas confirmés concernent surtout des personnes de retour d’un voyage et leur entourage immédiat, mais la majorité de la population du pays ne se sent pas encore complètement concernée par l’épidémie.

En attestent les supermarchés, les salles de sport, les restaurants, les bars et autres lieux de loisirs qui restent toujours ouverts et très fréquentés, malgré les demandes des autorités à ce que les habitants restent chez eux.

On est loin de la situation qui prévaut en Afrique du Nord, notamment en Tunisie, Algérie et Maroc, où, avec bien moins de cas confirmés, la population est désormais consciente du danger et confinée.

Pour le moment, grâce à son système de santé relativement développé, comparativement au reste du continent, le pays arrive à s’en sortir en n’enregistrant aucun décès. Toutefois, à l’instar de l’Italie, la situation pourrait échapper à tout contrôle si jamais le nombre de personnes touchées augmentait fortement et si l’épidémie atteint les bidonvilles, pauvres et surpeuplés.

Un danger que les dirigeants essayent de prévenir. Ainsi, dès les 15 mars, le président Cyril Ramaphosa a déclaré l’état d’urgence nationale, fermé les établissements scolaires pour trois semaines et interdit l’entrée sur le territoire des ressortissants des pays les plus touchés par le coronavirus (Chine, Italie, Espagne, Corée du Sud, etc.). L'Afrique du Sud a aussi annoncé l'interdiction pour les bateaux de croisière d'accoster dans les ports du pays.

Face à l’état de vulnérabilité de la population sud-africaine, le gouvernement devrait imiter rapidement les pays d’Afrique du Nord en mettant en place un confinement généralisé, seul à même de faire face à cette pandémie, comme l’ont montré les Chinois.

Par Moussa Diop
Le 21/03/2020 à 08h16, mis à jour le 22/03/2020 à 17h59