Vaccin: l'Afrique du Sud teste les effets du BCG contre le coronavirus

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Le 04/05/2020 à 17h30, mis à jour le 04/05/2020 à 17h56

Cinq cents soignants sud-africains ont commencé ce lundi 4 mai à tester les éventuels effets protecteurs du bon vieux BCG contre le Covid-19. L'annonce des tests de ce vaccin en Afrique avait suscité une vive polémique en avril dernier.

"L'essai clinique a commencé (...) ce matin", a déclaré à l'AFP Duncan McDonald, un des responsables de l'organisation de recherche médicale TASK qui mène l'expérience. Ce test -250 soignants recevront une injection de BCG et 250 autres un placebo- est conduit dans un hôpital de la région du Cap sous la direction du Pr Andreas Diacon, le patron de TASK.

"Certaines observations suggèrent que le BCG a des effets sur le système immunitaire que nous ne comprenons pas encore totalement, notamment qu'il le renforce contre les infections respiratoires", a indiqué à l'AFP le Pr Diacon.

Des études ont ainsi prouvé que les enfants immunisés par le BCG souffraient moins de maladies respiratoires. D'autres travaux suggèrent qu'il pourrait protéger de l'asthme et des maladies auto-immunes comme le diabète de type 1.Les scientifiques cherchent à démontrer qu'il pourrait avoir des effets bénéfiques similaires contre le coronavirus.

"S'il était possible de réduire juste un peu les symptômes de cette épidémie de Covid-19, cela permettrait d'augmenter les chances de survie, d'éviter des hospitalisations voire de tomber malade", a espéré le Pr Andreas Diacon.

L'étude clinique du Cap est menée sur des soignants "car nous pensons qu'ils sont les plus exposés", a-t-il ajouté.

Quelque 300.000 personnes -un des taux les plus élevés au monde- contractent chaque année la tuberculose en Afrique du Sud, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Tous les nouveau-nés y sont vaccinés par le BCG, mais la maladie y a fait environ 63.000 morts en 2018. Des études cliniques équivalentes à celle du Cap sont actuellement conduites aux Pays-Bas, en Australie et en France pour démontrer un éventuel effet bouclier du BCG. Leurs résultats n'ont pas encore été publiés.

Rappelons que début avril dernier, deux professeurs français avaient évoqué lors d'un entretien sur la chaîne française LCI la possibilité de prendre les populations africaines comme cobayes dans la lutte contre la pandémie du coronavirus en testant sur eux le vaccin BCG, habituellement utilisé contre la tuberculose, suscitant une vive polémique sur les réseaux sociaux. 

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 04/05/2020 à 17h30, mis à jour le 04/05/2020 à 17h56