Cameroun: près de 9 milliards FCFA pour démarrer la reconstruction des régions anglophones

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Le 07/05/2020 à 10h00, mis à jour le 07/05/2020 à 10h23

Cette somme représente la contribution initiale du gouvernement pour la mise en œuvre du Programme présidentiel pour la reconstruction et le développement des régions sinistrées du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, dont le coût global est estimé à 89,682 milliards de FCFA.

Le Cameroun mobilise actuellement 8,9 milliards de francs CFA pour la reconstruction des régions anglophones, en proie à une crise dite "anglophone" depuis fin du mois d'octobre 2016.

Cette somme représente la contribution initiale du gouvernement camerounais pour la mise en œuvre du Programme présidentiel pour la reconstruction et le développement des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest (PPRD-NO/SO), dont le coût global est estimé à 89,682 milliards de FCFA.

Ce montant représente environ 10% du budget total, et a fait l'objet d'un accord de financement signé mardi 5 mai 2020 à Yaoundé, la capitale, entre le ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire, Alamine Ousmane Mey, et le représentant résident du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) au Cameroun, Jean-Luc Stalon.

Ce financement sera mis à la disposition du PNUD, désigné par le gouvernement comme le partenaire d’implémentation de ce programme.

Le PPRD-NO/SO est l’une des principales recommandations du «grand dialogue national», tenu du 30 septembre au 4 octobre 2019, à l’effet de trouver une issue au conflit dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.

Ce programme vise à restaurer les moyens de subsistance, tout en renforçant la résilience des communautés face aux chocs et/ou des crises à venir.

Ce programme, d’une durée de deux ans, est l’une des composantes du Programme de développement national (PDN) élaboré pour la période de 10 ans, en vue de réduire les effets de la crise sur les populations et l’économie des deux régions anglophones, déclarées «économiquement sinistrées» en 2019.

La crise anglophone a officiellement causé près de 1.850 décès et entrainé le déplacement d’environ 530.000 personnes vers les autres régions du pays et à l’extérieur, notamment au Nigeria.

En plus de ce bilan humain, divers services publics ont été endommagés, voire complètement détruits, privant ainsi des milliers de personnes au droit d’accès aux services sociaux de base, comme la santé et l’éducation.

Selon le Groupement inter-patronal du Cameroun (GICAM), cette crise a provoqué un manque à gagner de 785 milliards de francs CFA pour les entreprises exerçant dans les deux régions anglophones.

Pour l’Etat camerounais, le préjudice en termes de taxes perdues est d’environ 18,4 milliards de francs CFA, tandis que les destructions occasionnées par cette situation se situent autour de 38 milliards de francs CFA, indique le GICAM dans un rapport publié en octobre 2019.

Mardi dernier, 5 mai 2020, Jean-Luc Stalon, responsable du PNUD, a remercié le gouvernement «pour son engagement et sa détermination à apporter des solutions innovantes à travers un paquet d’interventions dans les domaines de la restauration de la cohésion sociale, de la réhabilitation des services sociaux de base et de la revitalisation des économies locales en vue de sortir les populations des régions concernées du cercle vicieux de la pauvreté et de la violence».

Par Patricia Ngo Ngouem (Yaounde, correspondance)
Le 07/05/2020 à 10h00, mis à jour le 07/05/2020 à 10h23