Coronavirus: au Cameroun, les hôpitaux sont bientôt saturés

Hôpital Général de Yaoundé (Cameroun).

Hôpital Général de Yaoundé (Cameroun). . DR

Le 03/06/2020 à 07h51, mis à jour le 03/06/2020 à 08h24

Alors que le pays a passé le cap des 6.000 cas positifs, les experts redoutent une saturation des hôpitaux, qui manquent de moyens pour assurer les soins quotidiens. Des annexes temporaires d’hôpitaux ont cependant été créées pour accueillir et traiter le trop-plein de patients atteints de Covid-19.

Le Cameroun a enregistré 254 nouveaux cas positifs au coronavirus (Covid-19) le 1er juin 2020, ce qui porte à 6.397 le nombre de personnes contaminées dans le pays. La situation épidémiologique fait également état, à cette date, de 3.629 personnes guéries et de 199 décès.

Ces chiffres donnent une idée sur la propagation de la pandémie dans le pays, même si certains experts affirment notamment que le nombre de cas avancé par les pouvoirs publics est inférieur à la réalité, puisque celui-ci ne prend pas en compte les cas confinés à domicile. L’évolution croissante du nombre de personnes contaminées fait cependant craindre un risque de saturation des hôpitaux.

En effet, les centres hospitaliers sont débordés par la prise en charge des patients atteints du Covid-19, si bien que leur capacité à accueillir d’autres malades en est affectée, alors que les moyens manquent pour les soins quotidiens.

«Nous avons une affluence des formes sévères, à la fois liée au grand nombre de cas, mais aussi à la sollicitation tardive du système de santé», affirme le Pr Eugène Sobngwi, coordonnateur de l’équipe soignante en charge des patients du Covid-19 à l’Hôpital central à Yaoundé, l’un des établissements hospitaliers et des centres de traitement sélectionnés par les autorités camerounaises pour recevoir les cas suspects ou confirmés, après avoir été testés positifs au coronavirus.

A la date du 25 mai 2020, les 1.394 lits disponibles dans les unités de soins intensifs dans les 10 régions du pays étaient déjà tous occupés.

Les centres spéciaux de prise en charge des patients de Covid-19, qui sont des annexes des hôpitaux, ont été créés pour accueillir et traiter le trop-plein de malades de coronavirus. Certaines dispositions sont également prises par les maires des villes pour parer à une éventuelle saturation des hôpitaux dédiés à la prise en charge des patients, assure le gouvernement.

Cette explosion des cas est notamment due au relâchement des gestes barrières par la population, au lendemain de l’annonce, le 30 avril dernier, de l’assouplissement de certaines mesures gouvernementales de riposte contre le Covid-19.

Dans un tweet, le 25 mai dernier, le ministre de la Santé publique, Manaouda Malachie, a une fois de plus appelé au strict respect des mesures barrières pour briser la chaîne de contamination.

«Notre détermination à vaincre, ensemble avec vous, la Covid-19 dans notre pays, est plus que jamais grande et les personnels de santé sont tout aussi motivés pour remporter cette bataille. Mais la condition est que chacun de nous doit observer et faire observer les gestes-barrières», écrit le membre du gouvernement.

Par Patricia Ngo Ngouem (Yaounde, correspondance)
Le 03/06/2020 à 07h51, mis à jour le 03/06/2020 à 08h24