Cameroun: des pratiques frauduleuses autour des tests de dépistage du coronavirus

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Le 24/06/2020 à 07h49, mis à jour le 24/06/2020 à 13h37

Alors que le gouvernement s’est lancé dans une campagne de tests massifs, certaines formations hospitalières monnayent le test du Covid-19 aux usagers et patients, dans un contexte où la prise en charge de cette maladie est entièrement gratuite. Le ministère de la Santé les rappelle à l’ordre.

Depuis le début du mois de juin 2020, le gouvernement camerounais a réorienté sa stratégie de riposte contre le nouveau coronavirus (Covid-19) par des tests massifs au sein de la population, afin de traquer, d’isoler et de traiter les cas positifs au sein des différentes communautés du pays. De nouveaux centres dédiés, notamment pour les tests volontaires des habitants, ont ainsi été ouverts à cet effet.

Cependant, de nombreux usagers rapportent des pratiques répréhensibles autour des tests de dépistage, dans un contexte où la prise en charge des cas de Covid-19 est entièrement gratuite dans le pays. D’aucuns affirment avoir déboursé de l’argent pour être testés.

Pour d’autres, c’est la consultation du médecin qui est payante avant le test (gratuit cette fois). Par ailleurs, les tests de Covid-19 sont également payants dans les officines privées, notamment dans certains hôpitaux relevant du réseau de l’Eglise catholique.

En effet, dans quelques-uns de ces établissements, les patients testés positifs doivent refaire un test de confirmation sur place, à un coût d’environ 12.000 francs CFA, avant de bénéficier gratuitement du remède à base de plantes naturelles contre la maladie mis au point par l’archevêque de Douala, Mgr Samuel Kleda.

«Il m’est revenu que certains de nos personnels ou hôpitaux font encore payer les tests de dépistage, notamment rapides, qui ont été mis à leur disposition. Je rappelle à tous que le test du Covid est gratuit, au même titre que le traitement. Je compte sur vous pour les dénonciations», indique, sur son compte Twitter, le ministre de la Santé publique, Malachie Manaouda.

Par ailleurs, indique un communiqué publié le lundi 22 juin 2020, une brigade mixte constituée des équipes du ministère de la Santé et de celle de la Délégation générale à la sûreté nationale, soit la police du Cameroun, a été constituée afin de «traquer les contrevenants» à cette mesure.

Au 22 juin 2020, le Cameroun dénombrait 12.041 cas positifs au nouveau coronavirus, dont 7.740 patients guéris et 308 décédés.

Par Patricia Ngo Ngouem (Yaounde, correspondance)
Le 24/06/2020 à 07h49, mis à jour le 24/06/2020 à 13h37