Dans cette affaire, la justice italienne, qui a ouvert un procès au printemps 2018, soupçonne que sur les 1,3 milliard de dollars versés par les deux groupes en 2011 pour l'acquisition au Nigeria d'une licence d'exploration du bloc pétrolier offshore OPL-245, 1,092 milliard de dollars était des pots-de-vin.
Selon l'accusation, Emeka Obi, un Nigérian propriétaire de la société Energy Venture Partners, aurait été chargé par l'ex-ministre nigérian du Pétrole, Dan Etete, de trouver un acquéreur pour OPL-245, un bloc qu'il s'était attribué en 1998, en le vendant à Malabu, une société qu'il détenait secrètement.
Lire aussi : Corruption: le Nigéria porte enfin plainte contre Shell et Eni à Londres
Un intermédiaire italien, Gianluca Di Nardo, aurait alors mis en contact Obi avec Eni et son patron de l'époque, Paolo Scaroni, pour conclure l'affaire.
Le parquet a également demandé mardi au cours de son réquisitoire une peine de huit ans de prison pour corruption internationale à l'encontre de Scaroni, de sept ans et quatre mois pour Malcolm Brinded, ex-directeur général de la division Exploration et Production de Shell et de dix ans pour l'ex-ministre nigérian Etete.
Lire aussi : Corruption: Shell et Eni auraient fait perdre 6 milliards de dollars au Nigeria
Les magistrats ont également demandé des peines plus légères, quatre ans et demi de prison, pour plusieurs autres personnes impliquées dans cette affaire, ainsi que la confiscation de 1,092 milliard de dollars correspondant à la somme considérée comme un pot-de-vin.
Eni et Shell contestent fermement toute corruption.
Eni a affirmé tard mardi soir dans un communiqué que le réquisitoire du parquet "est privé de tout fondement". "Il n'y a pas eu de pots-de-vin Eni au Nigeria et il n'y a aucun scandale Eni", a assuré le groupe, cité par l'agence AGI.