Comme de coutume, la famille Bidjogo a commémoré ses défunts à l’occasion de la fête de la Toussaint le 1er novembre. «Durant le mois de novembre, nous inscrivons une messe de 9 jours à l’église pour les morts de notre famille. Nous multiplions les prières et les jeûnes durant ce mois en implorant le Seigneur pour qu’Il leur accorde le repos éternel et qu’Il leur ouvre les portes de son royaume», affirme Madeleine, l’une des filles de la maison. Chez les Camerounais, notamment les chrétiens catholiques, le mois de novembre une période d’intenses prières pour les morts.
Lire aussi : Côte d'Ivoire: trois morts dans un village le jour du vote
C’est une manière de renouer avec les disparus dès le soir de la Toussaint et surtout le 2 novembre, où de nombreuses familles se rendent dans les cimetières pour aménager les tombes de leurs morts ou pour y déposer des fleurs. «Pour nous, c’est une manière de faire comprendre à nos morts que nous ne les oublions pas, qu’ils sont présents dans nos cœurs», confie une dame, la quarantaine entamée. «Moi je ne vais sur la tombe de mes parents que le jour de l’anniversaire de leur mort, pour y déposer généralement des fleurs et m’y recueillir pour l’occasion», confie Germaine Koula, 32 ans, orpheline depuis l’adolescence.
Lire aussi : Sénégal: le gouvernement nie le bilan de 140 morts d'un naufrage avancé par l'OIM
Cette année, une pensée particulière a été accordée aux sept élèves assassinés dans l’attaque de leur école le 24 octobre à Kumba, ville de la région anglophone du Sud-Ouest en proie à la crise depuis fin octobre 2016. «Nos enfants décédés suite à la violence des agresseurs sont des martyrs. Aujourd’hui, ils sont en fête au ciel avec l’ensemble des saints parce qu’ils sont morts pour une bonne cause et devant Dieu, ils sont élus», a déclaré Mgr Jean Mbarga, archevêque métropolitain de Yaoundé, à l’occasion de la célébration de la Toussaint.