En 2001, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et les pays membres ont adopté une résolution visant la création de la Semaine africaine de la vaccination (SAV). Mais, entre le 24 et le 30 avril dernier, la priorité des autorités sanitaires nigériennes était de lutter contre le Covid-19.
Du coup, le lancement de la SAV a eu lieu ce 22 novembre dans un district sanitaire à Niamey. L'objectif est multiple. Il s'agit d'abord d'effectuer un rattrapage au moins pour 80% des enfants non ou insuffisamment vaccinés dans toutes les régions du pays, ensuite de sensibiliser les parents et les gardiens d’enfants à l’importance du respect du calendrier vaccinal et à la gratuité des soins pour les enfants âgés de 0 à 5 ans et les femmes enceintes. Enfin, il faut mener un plaidoyer auprès des communautés pour qu'elles contribuent au financement de la vaccination de routine.
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Dr Anya Blanche, Représentante résidente de l'OMS Niger, précise qu'«au cours de cette semaine, on va offrir la vaccination à toutes les tranches d'âge. La vaccination, c'est tout au long du cycle de vie depuis la naissance jusqu'à l'âge adulte. Donc, il y aura tous les vaccins qu'on offre gratuitement dans le programme de la semaine de vaccination, et qui sont disponibles dans nos formations sanitaires. Et, en plus de cela, nous aurons la vaccination contre le Covid-19 qui va se poursuivre après la semaine de vaccination».
Pour sa part, Dr Alliassou Mainassara IDI, le ministre de la Santé publique et de l’Action sociale a saisi l’occasion pour rappeler le choix du gouvernement de faire de la vaccination un axe majeur de sa politique de développement.
«La pandémie de Covid-19, faudrait-il le rappeler, a perturbé les activités de vaccination planifiées dans nos Etats africains à tel point que plus de seize millions d'enfants n'ont pas reçu par exemple leurs doses de vaccin contre la rougeole depuis janvier 2020. Aussi l'analyse des données de vaccination au Niger des deux dernières années fait-elle ressortir que 37.618 enfants sont insuffisamment vaccinés au premier semestre 2020 et 47.567 enfants à la même période de 2021. En outre, plus de 20.000 enfants n'ont reçu aucun vaccin sur ces deux années. Cette situation nous interpellent à mutualiser nos efforts, les coupler à l'implication de la communauté autour de la question de la vaccination afin d'atteindre toutes les populations cibles en relevant les défis», a-t-il dit.
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Cinq mères provenant des différents districts sanitaires de Niamey ont été récompensées pour le respect du calendrier de vaccination de leurs enfants conformément aux délais prescrits. L'une d'elle, Fati Saidou, affirme être «très attachée à la santé et au bien-être de ses enfants». Et d'ajouter: «Je les fais vacciner régulièrement et je lance un appel à l'endroit des autres mamans d'en faire autant. Cette distinction reçue aujourd'hui est le fruit de mes efforts; je suis vraiment contente».
La représentante de la Première dame, le ministre de la Santé publique et la représentante de l’OMS ont plaidé auprès des autorités administratives, coutumières et religieuses pour un meilleur financement en faveur de la vaccination de routine en tant que partie prenante du renforcement du système de santé.