L'objectif est la production d'«un vaccin de deuxième génération et nous voulons le fabriquer en Afrique, pour l'Afrique et l'exporter dans le monde entier», a déclaré l'homme d'affaires américain d'origine chinoise, né en Afrique du Sud.
Les premiers vaccins seront produits cette année et le site devrait atteindre un milliard de doses par an d'ici 2025. La mise au point de vaccins de deuxième génération vise notamment à remédier à la perte d'efficacité des premiers vaccins dans le temps, mais aussi à l'apparition de variants du virus.
Soon-Shiong, qui est également médecin, transférera la technologie à ARN messager (ARNm) de son entreprise californienne NantWorks aux scientifiques sud-africains qui travailleront également sur la lutte contre le cancer, la tuberculose et le VIH.
«L'Afrique ne doit plus être la dernière à accéder aux vaccins en cas de pandémie. L'Afrique de doit plus mendier et supplier les pays occidentaux pour des vaccins», a déclaré sur place, lors de l'inauguration, le président sud-africain Cyril Ramaphosa.
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«Nous allons nous débrouiller seuls», a-t-il poursuivi, «libérés des chaînes du colonialisme».
Officiellement pays africain le plus touché par le Covid-19, l'Afrique du Sud compte plus de 3,5 millions de cas dont 93.400 décès, alors que le continent a officiellement enregistré plus de 10 millions de cas en janvier, selon l'Union africaine.
Pas tranché
Les infections ont grimpé en flèche depuis que le variant Omicron a été découvert en Afrique du Sud fin novembre. Mais la vaccination des près de 1,2 milliard d'Africains reste faible, en raison de difficultés d'approvisionnement et d'un scepticisme d'une partie de la population.
A peine 10% de la population du continent est entièrement vaccinée, contre 63% aux Etats-Unis et environ 70% en Europe. Et l'Afrique participe à la production de moins d'1% des vaccins administrés sur son territoire, selon l'OMS.
Dès fin 2020, l'Afrique du Sud et l'Inde ont proposé à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) de suspendre les droits de propriété intellectuelle pour les traitements et les vaccins contre le Covid-19. Nombre d'ONG et d'Etats leur ont emboîté le pas.
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Mais le sujet, de nouveau à l'agenda de la conférence de l'OMC en novembre, reportée en raison du variant Omicron, n'a toujours pas été tranché.
L'Afrique du Sud compte déjà deux sites d'assemblage et de conditionnement de vaccins anti-Covid. L'institut Biovac au Cap doit commencer à assembler le vaccin Pfizer-BioNTech en début d'année et le géant pharmaceutique Aspen conditionne déjà des vaccins de Johnson&Johnson sur son site de Gqeberha (sud).
Le Cap abrite également un centre de fabrication soutenu par l'OMS, qui tente de copier le vaccin à ARNm du laboratoire américain Moderna.
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Soon-Shiong a levé plus de 57 millions d'euros pour le lancement du projet. Environ 172 millions supplémentaires seront nécessaires pour le mener à bien, a-t-il déclaré mercredi.
La production sur le site ultramoderne, situé dans une zone industrielle de la banlieue du Cap, sera le fruit d'une collaboration entre NantWorks, des instituts de recherche sud-africains et quatre universités locales.
Installé aux Etats-Unis, l'homme d'affaire a fait fortune en mettant au point une médicament anticancéreux appelé Abraxane. Il est également actionnaire de l'équipe de basket américaine des Lakers de Los Angeles.