Entre l'adoption des lois pour l'inclusion des personnes souffrant de handicap et leur mise en œuvre, le fossé se creuse un peu plus. Une situation que dénoncent les femmes handicapées à l’occasion de la célébration de ce 8 mars, qui met en avant la lutte pour les droits des femmes.
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«Il y a des lois qui sont élaborées en faveur des femmes, mais nous voulons leur concrétisation», explique Maiga Binta, secrétaire générale de l'ONG "Hayatoune Afdale" (Une vie meilleure, ndlr).
«A titre d’exemple, pour le recrutement à la fonction publique, le quota est appliqué surtout pour les auxiliaires en ce qui concerne les personnes et les femmes handicapées, mais pour ce qui est des cadres, ils s’arrangent pour ne pas l’appliquer. Pour ce qui est de l’accessibilité, la loi dit que tout ce qui est lieu public doit être accessible aux personnes handicapées depuis 2017, or vous remarquerez que les bâtiments et immeubles construits en 2019 ne prennent pas en compte cette disposition de la loi», explique Aïssa seyni coordinatrice de l'ONG "Mieux vivre avec son handicap".
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Le Niger a adhéré à la convention relative aux droits des personnes handicapées en juin 2008. Au plan national, le pays à consacré le principe de non discrimination à travers l’article 22 de la constitution du 25 novembre 2010. Cet arsenal a facilité, depuis lors, l’autonomisation des femmes handicapées nigériennes. Néanmoins, celles-ci exigent davantage de représentativité au niveau des instances de prise de décisions.
«Nous voulons être dignes et gagner nos fonds à la sueur de nos fronts, c’est pourquoi vous verrez que le nombre de femmes handicapées mendiantes a diminué considérablement depuis quelques années sur nos routes. Elles sont devenues autonomes pour la plupart», explique Aïssa seyni.
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«Notre lutte est aussi celle d’avoir plus de représentativité des personnes handicapées et surtout des femmes à des postes de prise de décisions», déclare Halima Alice Abdourahamane, présidente de l’association des femmes handicapées pleines d’expériences.
Le Niger a ratifié, le 8 octobre 1999, la convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes.