Dans son stand d'exposition en plein centre-ville de Niamey, vous pouvez trouver des médicaments contre l’hépatite, la prostate, le diabète, les douleurs multiformes et bien plus encore. En tout, ici, il existe plus de 300 médicaments traditionnels pour soigner autant de maladies. Une prouesse qui a valu plusieurs distinctions à Dah Mahi, dit «Papa béninois», tradipraticien.
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Sa réputation est partie d'un débat avec des gynécologues du CHU de Cotonou au sujet du traitement des kystes. Alors que ceux-ci affirmaient que le traitement était uniquement chirurgical, le tradipraticien soutenait qu'il guérissait ce mal sans opération. «L'un de ces médecins m'a proposé de prendre en charge cinq patientes atteinte de kystes. J'en ai pris dix que j'ai suivies gratuitement pendant trois ans. Cette période écoulée, même les œufs qui se multipliaient avaient vu leur prolifération s'arrêter», relate Dah Mahi. Après que les médecins ont confirmé l'efficacité de ses traitements, poursuit-il, «une ONG sud-africaine a entendu parler des prouesses de mes médicaments et m'a décoré».
Dah Mahi, qui a appris le métier de son grand-père, lui aussi tradipraticien, a eu son premier patient en 1985. «Une équipe de médecins chinois était venue dans une localité du Bénin pour opérer les patients souffrant d'hémorroïdes externes. J'ai dit à l'un des patients que je pouvais le guérir sans intervention chirurgicale, ce que j'ai fait. Depuis ce jour, j'exerce dans la médecine africaine et je pars partout en Afrique pour soigner les gens», confie-t-il avec fierté.
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Le secteur connait une évolution rapide. Comme Papa béninois, de plus en plus de tradipraticiens développent et commercialisent des produits à base de plantes et de racines pour, disent-ils, toute maladie existante. «J'offre des produits contre plusieurs maladies, dont les infections vaginales ou les vergetures, qu'elles soient liées à l'accouchement ou à la dépigmentation. J'ai aussi des produits contre le diabète», explique Yohyoh Gérard, tradipraticien.
La diversité des traitements disponibles et la qualité de l’emballage reflètent surtout l'innovation qui s'opère dans le secteur. Tout laisse à penser que la pharmacopée traditionnelle en Afrique retrouve ses lettres de noblesse, au vu de la demande de plus en plus forte et les témoignages positifs des consommateurs dans certains cas. «C'est parce que ses produits ont prouvé leur efficacité que nous avons entendu parler de lui. (...) On l'appelle 72 heures et il est efficace contre les faiblesses sexuelles, l'éjaculation précoce et les infections symptomatiques ou non», déclare Cherra Faton, client et consommateur.
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Comment les tradipraticiens font-ils pour produire autant de médicaments? Sur quelle base les recherches sont-elles faites? Les tests? Qu'en est-il de l'efficacité? Réponse: des années de travail et d’expérience et toute une équipe dédiée. «J'ai un laboratoire à Lomé où je fabrique les produits», explique Dah Mahi, qui emploie 20 personnes, dont 10 femmes et 10 hommes. On compte parmi ses employés des laborantins, dont une partie est chargée du dosage des produits et l'autre de faire les tests.
Et de poursuivre: «En 2017, j'ai été le premier en Afrique à travailler sur le moringa. Je suis allé au Sénégal et un peu partout en Afrique. Mes produits sont organiques à base de racines et d'écorces de plantes qui agissent directement sur l'organisme. Passés trois ans, on détruit les médicaments et on en produit d'autres, car ils ne sont plus efficaces une fois ce délai atteint.»
Aujourd'hui, on retrouve les tradipraticiens africains sur les réseaux sociaux et autres plateformes digitales. De quoi leur donner plus de visibilité, au grand bénéfice des clients qui sont de plus en plus nombreux.