La société camerounaise reste divisée entre la science et les traditions sur la pratique des rapports sexuels pendant la période d’allaitement du jeune enfant. Si les scientifiques ne cessent de dire qu’un rapport sexuel sain est sans danger pour le lait maternel, donc pour l’enfant.
Ne trouvant aucun lien physiologique direct entre les seins et le vagin, ils concluent qu’aucun enfant ne saurait tomber malade ou mourir parce qu’il a tété le lait de sa mère pendant que celle-ci entretient régulièrement des rapports intimes avec son partenaire. Bien sûr, on parle de rapports sains, où aucun des deux partenaires ne souffre d’une maladie virale comme les hépatites B et C et le VIH-SIDA pouvant affecter le lait de la mère et par conséquent l’enfant.
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Cette assertion est complètement rejetée par les personnes les plus âgées, qui déclarent avoir reçu ces enseignements de leurs parents dans le but de protéger leurs familles. Pour la majorité des défenseurs de cette thèse, un enfant qu’on «traverse» (allaiter alors qu'on a une vie sexuelle dynamique et régulière) tombe obligatoirement malade et doit subir des soins traditionnels intensifs être sauvé.
A en croire certains, la situation serait plus complexe selon qu'il s'agit d’un enfant de sexe masculin ou de sexe féminin. Les filles seraient, en effet, un peu plus résistantes. «Je suis de la tribu beti et dans notre culture il est strictement interdit aux femmes d’entretenir des rapports sexuels pendant qu’elles allaitent. Nos parents nous ont appris que le sperme gâte le lait de la femme et met le bébé en danger», lance une dame rencontrée aux environs de l’hôpital Jamot de Yaoundé.
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Une autre abonde va plus loin: «Je ne peux pas compter le nombre d’enfants qui sont morts sous mes yeux parce que leurs mères les ont traversés. Chez nous les Bassa, nous ne blaguons pas avec cette histoire. C’est réel.»
Ces déclarations viennent contredire la position des spécialistes de la médecine moderne dont l’expertise repose pourtant sur des connaissances acquises à l’école et par l'expérience.
Mais au final, c’est la santé de l’enfant qui compte. Rien de plus.