Le mercredi 20 décembre 2017, Issa Hayatou a présidé la session du Conseil d’administration de l’Académie nationale de football (ANAFOOT) à Yaoundé, la capitale du Cameroun. Une activité bien loin des projecteurs que lui offrait la Confédération africaine de football (CAF).
Il faut dire que ce dinosaure du paysage footballistique africain, et ce durant les trente dernières années, a dû se reconvertir, après sa défaite lors des élections à la présidence de la CAF au mois de mars 2017 à Addis-Abeba en Éthiopie. Une nouvelle qui était alors tombée tel un couperet, surprenant les observateurs tant le bateau Issa Hayatou semblait insubmersible.
Par 34 voix contre 20, il a dû céder son trône au Malgache Ahmad Ahmad, presque inconnu alors. Le discours d’Ahmad Ahmad, considéré comme fédérateur, a eu raison du long règne d’Issa Hayatou, à qui certains reprochaient notamment des dérives autoritaristes.
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Ahmad Ahmad, ancien joueur, entraîneur et ministre de la Pêche de son pays, avait mené une campagne contre le président sortant, en promettant "une transparence dans la gestion" de la CAF et la fin des "pratiques obsolètes", tandis qu'Issa Hayatou mettait en avant son expérience et son bilan à la tête de la CAF.
En poste depuis 1988, Issa Hayatou, âgé de 70 ans, était pourtant considéré comme le favori pour obtenir un huitième mandat consécutif à l'issue de cette élection présidentielle. Selon certaines rumeurs, le vainqueur aurait bénéficié du soutien (non officiel) du président de la FIFA, Gianni Infantino, qui se trouvait du reste à Addis-Abeba le jour du scrutin. Une page s’est tournée pour le football africain.
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Depuis, Issa Hayatou a été nommé par le chef de l’État camerounais, Paul Biya, à la présidence de l’ANAFOOT. Cette jeune structure créée en 2014 vise notamment l'initiation et l'encadrement des jeunes à la pratique du football de haut niveau. Un lot de consolation pour ce mastodonte, qui apporte également son expertise au Comité local d’organisation de la coupe d’Afrique des nations 2019.
Quant à Ahmad, il n’a pas traîné pour implémenter des réformes. Notamment, le passage de la CAN de 16 à 24 pays avec application dès l’édition de 2019, menaçant par là même l'organisation de cette édition par le Cameroun.